Les élus du peuple accusent ainsi le numéro 1 de leur province d’avoir dépensé 50.000 Usd pour chacune de ses 250 missions effectuées sans réel bénéfice pour la province.
Sale temps pour le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Marcellin Cishambo. Car, il fait actuellement face à la lettre des députés nationaux, adressée au président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku, à travers laquelle ils « dénoncent son terrorisme et son absentéisme ». Ces élus du peuple originaires du Sud-Kivu ne semblent pas du tout être en odeur de sainteté avec le gouverneur qu’ils qualifient de « champion des absences répétitives et prolongées ». Ce qui, poursuivent-ils, placerait la province en situation d’ingouvernabilité.
Raison pour laquelle, ils informent le speaker de la chambre basse du Parlement sur « le déficit de gouvernance et expriment leur indignation et désapprobation des actes récurrents et attentatoires à notre honneur de la part du gouverneur en la personne de Marcellin Cishambo ».
A en croire nos sources, l’objet de la lettre envoyée le 15 octobre 2014 à Aubin Minaku, en sa qualité de président de l’Assemblée nationale, porterait « indignation face au comportement du gouverneur du Sud-Kivu ». Le Caucus des élus nationaux de cette partie de la RDC informe le président de l’Assemblée nationale « sur le déficit de gouvernance de la province » exprime son « indignation et désapprobation des actes récurrents et attentatoires à notre honneur de la part du Gouverneur en la personne de M. Marcellin Cishambo Ruhoya ».
De plus, ajoute-t-on, les députés du Sud-Kivu soutiennent que depuis son élection, le gouverneur n’applique en rien le programme qui lui a valu son fauteuil et qu’il avait basé sur l’amélioration des conditions sécuritaires des territoires et des villes. Pour ces députés, le gouverneur Marcellin Cishambo passe pour « le champion des absences répétitives et prolongées ». Ce qui aurait pour conséquence de placer la province en « situation d’ingouvernabilité » et de rendre « le gouvernement provincial inactif, orphelin et figurant face à un bureau de l’assemblée provinciale inféodé ».
50.000 DOLLARS POUR CHACUNE DES 250 MISSIONS DU GOUVERNEUR Les députés du Sud-Kivu déclarent, dans la même lettre, qu’ils « ne veulent pas être complices des 250 missions que le Gouverneur a déjà effectuées et qui coûtent au minimum 50 000 dollars chacune ». Et cela, sans réel bénéfice pour la province. Ils profitent ensuite de l’occasion pour dénoncer et condamner les propos désobligeants, intimidations et menaces de la part du Gouverneur.
A titre d’exemple, ils se souviennent de la date du 18 juin, date à laquelle ils ont été reçus au Palais du peuple pour échanger sur le dossier des massacres de Mutarule, en territoire d’Uvira. A l’issue de cette séance, le gouverneur aurait déclaré qu’il allait « commencer par arrêter certains députés provinciaux » et qu’il « en enverrait à La Haye… ».
Contraint, par la suite, de présenter ses excuses, il n’en aurait pas moins récidivé récemment en s’en prenant violemment, par téléphone, au député Joseph Ndumbi, « le qualifiant de menteur en lui promettant de lui régler son compte ». Il reprocherait à cet élu du peuple d’être intervenu à la tribune de l’Assemblée pour dénoncer l’insécurité qui régnerait dans certains villages de Kabare.
Comme pour conclure, les auteurs de la lettre auraient indiqué que cette attitude est « révélatrice du comportement qu’endurent les députés provinciaux, les membres du gouvernement provincial et ceux des cabinets qui perçoivent leurs droits et avantages avec grand retard, mais assistent impuissants à la confiscation de leurs attributions ». On demande ainsi au président de la Chambre basse d’intercéder auprès du président de la République pour prendre des mesures à la hauteur des faits dénoncés. M. M.