48 heures après la démission de René Abandi, point focal du M23 dans la mise en œuvre des Déclarations de Nairobi, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi(MNS) des accords conclus par la RDC pour la paix et la stabilité dans la région de Grands-Lacs, notamment l’accord d’Addis-Abeba, François Muamba Tshishimbi, est monté au créneau, hier mardi 13 janvier 2015, pour réagir contre les accusations de son interlocuteur au sein du M23. Ce dernier, convient-il de rappeler, a fait noter dans sa lettre de démission écrite depuis Kampala, capitale ougandaise, que sa décision se justifie par le fait que le gouvernement de Kinshasa a pris une série des décisions qui expriment son refus de mettre en œuvre les déclarations de Nairobi. « Somme toute, il ne se considère plus tenu par sa signature et organise un rapatriement qui ignore et viole les déclarations de Nairobi. Pour ces raisons et d’autres que vos communiqués et correspondances ont exprimé, je vous présente ma démission en tant que Coordonnateur chargé de la mise en œuvre des déclarations de Nairobi pour le compte du M23 », avait-il conclu.
Considérant qu’il s’agit d’une cuisine interne du M23, François Muamba a tenu à éclairer l’opinion sur le contenu des engagements de la RDC pris dans la capitale kenyane, il y a plus d’une année. Pour lui, lorsqu’on parle des déclarations de Nairobi, il s’agit en réalité de trois documents séparés, dont un est signé par la RDC sur les actes subséquents à la défaite du M23 à poser. « Nulle part dans ce document signé par le ministre des Affaires étrangères, Tshibanda, n’apparait une quelconque modalité de suivi qui dépendrait de ce que ferait ou ne ferait pas le M23. Quand on prend des engagements, c’est pour les mettre en œuvre et la RDC est un pays souverain qui va continuer à faire ce qui lui reste à faire. On n’a pas besoin de quelqu’un d’autre… », a précisé François Muamba.
En clair, a-t-il indiqué, le nom et le rôle de René Abandi n’apparaissent dans les Déclarations de Nairobi que dans le propre document du M23 et non dans la déclaration gouvernementale. « Cela ne concerne que le M23. Y a-t-il un coordonnateur, sera-t-il remplacé, y en aurait-il plus ou encore d’autres viendront-ils? Cela ne concerne que le M23. Nous avons, nous, des engagements que nous allons respecter, notamment le chapeau signé par les présidents ougandais et namibiens. Nous avons déjà beaucoup fait, même si certains ont essayé de mettre les bâtons dans les roues, nous les surmontons…», a-t-il clamé.
FDLR : la réunion de Luanda annulée
Interrogé sur l’annulation de la réunion de la SADC qui devait se tenir à Luanda, avec comme toile de fond le désarmement forcé des rebelles rwandais des FDLR, le coordonnateur du MNS a exprimé sa satisfaction puisque l’annonce a été faite par l’Afrique du Sud qui préside l’organe « Défense et sécurité » au sein de cette organisation régionale. En réalité, a-t-il poursuivi, cette rencontre ne devait influer en rien sur ce qui a déjà été décidé, conformément à ce que le gouvernement congolais avait déclaré, à travers son porte-parole ad intérim, Alexis Thambwe Mwamba.
Les FDLR n’ayant pas saisi, d’une manière significative, cette opportunité, cette fenêtre ouverte du 2 juillet 2014 au 2 janvier 2015, la prochaine étape, c’est le désarmement forcé. A propos de la date du début des opérations, François Muamba a répondu que la question de planification militaire relève de la responsabilité des spécialistes et se fait entre les FARDC et la Monusco.
Il convient de noter qu’en cette même journée de mardi 13 janvier, le coordonnateur du MNS s’est entretenu avec le député national suisse Pierre-François Veillon au sujet de la diplomatie parlementaire.
Tshieke Bukasa