Alors qu’il était arrivé à terme, le mandat de la Mission du Conseil d’assistance de l’Union européenne en matière de réforme du secteur de la sécurité en RD-Congo, EUSEC-RD Congo, vient d’être prorogé et ce, jusqu’au 30 juin 2015. La décision est tombée hier, jeudi 25 septembre 2014, depuis Bruxelles. Une décision prise au niveau du Conseil de l’UE et qui ouvre une période de transition pendant laquelle la mission disposera d’un personnel réduit et s’attachera en priorité à préparer le transfert de la plupart de ses fonctions à un vaste programme d’appui à la réforme de la défense en RD-Congo dans le cadre du 11e Fonds européen de développement.
Cependant, entre le 30 juin 2015 et le 30 juin 2016, la mission Eusec RD-Congo fonctionnera comme une ‘‘micro-mission’’ PSDC, en continuant d’apporter aux autorités militaires congolaises le soutien de l’UE dans des domaines qui ne peuvent bénéficier d’une aide du Fonds européen de développement, tels que le conseil stratégique et l’appui aux écoles militaires.
La mission, a-t-on indiqué, continuera d’aider les autorités congolaises à mettre en œuvre des réformes dans les Forces armées congolaises (Fardc), en fournissant des conseils au niveau stratégique et en apportant une aide complémentaire à la modernisation de l’administration, en mettant en place un système de gestion effective des ressources humaines pour l’armée, et en établissant un système de formation militaire permanente de qualité tant pour les officiers que pour les sous-officiers.
Dans la droite ligne de la réduction du personnel, les effectifs de la mission EUSEC RD-Congo passeront, à compter du 1eroctobre 2014, de 41 à 30, mais leur membre diminuera encore à mesure que les tâches de la mission sont transférées.
Des réalisations
En ce qui concerne le financement, un budget de 4,6 millions d’euros reste disponible jusqu’au 30 juin 2015.
Il convient ici de rappeler que la mission EUSEC RD-Congo aide les autorités rd-congolaises à reconstruire une armée qui puisse garantir la sécurité sur toute l’étendue du territoire, et à créer les conditions favorables à un retour à la stabilité, au fonctionnement des services de l’Etat et au développement économique et social.
En étroite coopération et coordination avec d’autres intervenants au sein de la communauté internationale, la mission concentre ses efforts sur des actions qui contribuent directement à stabiliser les Fardc sur le plan structurel et à en améliorer les capacités opérationnelles, dans le respect des principes de bonne gouvernance et des droits de l’homme et dans un souci d’égalité entre les hommes et les femmes.
A ce jour, la mission a permis d’appuyer le cadre juridique de réforme de l’armée, de contribuer à la mise en place d’un système de formation militaire de base pour les officiers et les sous-officiers, à l’échelle du pays, et d’instaurer à la fois un recensement biométrique et un système de paiement pour l’ensemble du personnel des Fardc et à moderniser la gestion des armes et munitions.
Il sied de noter que, depuis 2012, la mission est dirigée par le Colonel Jean-Louis Nurenberg.
Présentement, dix Etats membres de l’UE et les Etats-Unis d’Amérique contribuent à la mission.
La Pros.
Discours du Chef de Mission EUSEC RDC, Colonel Jean-Louis NURENBERG lors de la cérémonie de fin de mandat
Kinshasa, le 25 septembre 2014
Monsieur le Vice-Premier Ministre de la Défense Nationale et des anciens combattants,
Monsieur le Chef d’Etat-major Général,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs, en vos titres, grades et qualités respectives,
Chers amis et collègues,
C’est pour nous un grand honneur et un réel plaisir de vous accueillir de nouveau à EUSEC, à l’occasion de la prolongation du mandat de la mission EUSEC RD Congo.
Présente en RDC depuis mai 2005, EUSEC poursuivra pendant les 9 prochains mois ses activités en soutien du plan de réforme de la défense au niveau stratégique ainsi que dans les domaines de la consolidation de l’administration et de la relance du système de formation des cadres.
Permettez-moi d’abord de féliciter les autorités de la RDC pour la récente mise en place de personnels clefs dans les nouvelles structures des forces armées ainsi que la certification par les Nations Unies des unités déployées en République Centrafricaine.
Des progrès considérables sont observés dans le domaine de la gestion des ressources humaines, avec la distribution des cartes d’identités militaires, le contrôle biométrique des militaires et la mise à jour permanente de la base de données des effectifs des FARDC, indispensable pour le paiement des traitements par bancarisation. Ces progrès sont naturellement liés au bon fonctionnement du réseau intranet des FARDC.
De nombreux défis existent encore, dont entre autre, le fonctionnement autonome et régulier des écoles de formation des cadres militaires. La mise en place du personnel du « commandement Général des Ecoles Militaires » devrait permettre de relever ce défi primordial pour la jeunesse congolaise et l’avenir des FARDC, pour lequel EUSEC et les autres partenaires de la réforme poursuivront leur soutien.
Au cours des 9 prochains mois, EUSEC continuera son appui traditionnel au Ministère de la Défense et aux forces armées de la RDC, avec une équipe et des moyens financiers réduits. Dans quelques jours, le Ministre de la Défense et moi-même signeront un avenant à notre programme d’action, afin de fixer les priorités de notre coopération jusqu’au 30 juin 2015.
Je voudrais également remercier les partenaires et en particulier la France et les Etats-Unis d’Amérique qui poursuivront l’appui à la logistique et à son école (ELOG).
Durant cette période de transition, EUSEC préparera activement le passage du témoin à un programme d’appui à la défense en RDC dans le cadre du 11ème Fond Européen de Développement -PROGRESS- et à une micro-mission EUSEC. PROGRESS concentrera son action aux domaines de l’administration et de la redevabilité, tandis que la micro-mission poursuivra l’appui au niveau du conseil stratégique et de la formation militaire.
Sur un plan plus stratégique, EUSEC et je crois la plupart les autres partenaires des FARDC, espèrent toujours la mise en œuvre d’une structure de coordination de la réforme des FARDC, dans le cadre du groupe thématique sectoriel N°1 et du comité technique de suivi de la réforme de l’armée.
Avec la mise en place des nouvelles structures des FARDC prévues par la loi organique de 2011, une étape supplémentaire est franchie dans la mise en place d’un instrument de défense moderne. Il appartient maintenant aux autorités civiles et militaires de la République Démocratique du Congo de rassembler leurs efforts afin de répondre au souhait exprimé par le Président lors de son discours au Congrès d’octobre dernier dans lequel il insistait sur les principes directeurs de la réforme, un recrutement de qualité, une discipline rigoureuse, une formation conforme aux standards internationaux ainsi qu’une organisation interne efficiente et compatible avec le caractère républicain de l’armée.
Même si des groupes rebelles sont toujours actifs à l’Est de la RDC, les FARDC se doivent de démontrer à la communauté internationale leur capacité de gérer des projets prioritaires à pérenniser sur le long terme, au bénéfice de toute la nation congolaise.
Je terminerai mon discours en levant mon verre au futur des FARDC, une armée nationale et républicaine, dotée des capacités nécessaires pour faire face aux nombreux défis qui sont et seront les siens.