Crocodiles, hippopotames, éléphants, l’Etat manque de gros revenus en interdisant leur commerce

Mardi 10 février 2015 - 15:05

Un important stock d’ivoire a récemment été saisi par le service des douanes en intelligence avec la Direction générale de migration. Le commerce d’ivoire est formellement interdit, en 1982, suite à l’adhésion de la RDC à la convention CITES qui protège un certain nombre d’espèces florales et de faune dont les crocodiles, les hippopotames, les éléphants…

Mais voilà qu’ils deviennent de plus en plus nombreux ces pachydermes qui machinent de conquérir des villages entiers çà et là en RDC. A Malembankulu, au Katanga, des éléphants organisent, périodiquement, des ratonnades punitives, rasant des champs et marchant sur des huttes à certains endroits en RDC. Au Sud-Kivu, aller puiser l’eau sur les rivages du lac Tanganyika relève du parcours du combattant. Le week-end dernier, un ado, de 16 ans, dit-on, a été happé par un hippopotame à la plage de Kilubula, dans le secteur d’Uvira. A Karamba, territoire de Fizi, c’est la terreur. En surnombre, crocodiles et hippopotames se comportent en Mayi-Mayi desperado. Début février 2015, deux élèves de l’institut Karamba ont été attaqués par un crocodile qui avait renversé leur pirogue. Si l’un des élèves a été retrouvé avec des égratignures, l’autre est porté disparu. Comment faire comprendre aux riverains des cours d’eau bourré de ces pachydermes de ne pas les tuer alors qu’ils sont de plus en plus nombreux et dangereux ? Plus de 30 ans l’adhésion de l’alors Zaïre à la CITES, nombre d’observateurs disent à 7sur7.cd qu’il urge de procéder une réévaluation de certaines clauses de la convention qui lie la RDC. Ce n’est un secret pour personne, avec l’ouverture officielle de la chasse, des animaux protégés seront également visés. Il appert qu’une tête d’éléphants avec des ivoires bien crochus se négocierait entre 65 et 100.000 dollars. Du temps de la guerre d’agression, la rébellion du RCD-N de Roger Lumbala aurait abattu 450 éléphants qu’elle aurait vendu, selon certaines ONG, à 45.000 dollars pièce. Les testicules et la peau de crocodile sont très achalandé sur le marché asiatique. Voilà sans doute pourquoi des trafiquants chinois, particulièrement, ne désarment pas même si beaucoup d’entr’eux tombent dans le filet de la douane r-dcongolaise. Dans l’entre-temps, le tourisme r-dcongolais ne rapporte que du menu fretin au Trésor public. Les recettes annuelles attendues -non réalisées- par le secteur de tourisme en RDC n’excèdent guère les 10 millions de dollars.