La crise post-électorale au Burundi pourrait bien s’exporter dans d’autres pays de la région des Grands Lacs. C’est le scenario que redoute l’Union africaine.
Alors que le Burundi s’enfonce dans une crise post-électorale, l’Union africaine craint un embrasement au niveau de la région des Grands Lacs. Sur le plan humanitaire, des pays de la région, notamment la RDC, le Rwanda et la Tanzanie accueillent déjà un nombre important des réfugiés burundais. A côté de cette crise humanitaire, il y a aujourd’hui le risque d’exportation des troubles dans les pas de la région qui tentent à péniblement de sortir de la crise. C’est le cas de la RDC. L’UA pense qu’il est temps de parer au plus pressé avant que l’irréparable ne se produise.
A cet effet, l’UA a lancé une mise en garde dimanche sur les potentielles «conséquences catastrophiques» au Burundi et dans la région en cas d’échec d’un règlement pacifique de la crise politique.
Au lendemain de l’assassinat d’un ex-chef d’état-major de l’armée burundaise, figure du camp tutsi pendant la guerre civile (1993- 2006), à Bujumbura par des inconnus, qui témoigne de l’atmosphère de violences qui prévaut désormais au Burundi, la présidente de la Commission de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, a appelé toutes les parties «à la plus grande retenue».
«Cet acte ignoble et les multiples autres actes de violence enregistrés ces derniers mois illustrent encore une fois la gravité de la situation que connaît le Burundi et les risques réels de la voir se détériorer davantage, avec des conséquences catastrophiques tant pour le pays lui-même que pour l’ensemble de la région», écrit la responsable de l’UA dans un communiqué.
Le Burundi traverse une grave crise politique depuis la fin avril quand a débuté une contestation populaire contre un troisième mandat présidentiel. Malgré des violences qui ont fait une centaine de morts et un coup d’Etat avorté mi-mai, le président Nkurunziza (au pouvoir depuis 2005) a été officiellement réélu fin juillet, lors d’un scrutin contesté notamment par l’opposition, la société civile et la communauté internationale.
Le colonel Jean Bikornagu a été tué samedi à la mi-journée par des inconnus alors qu’il rentrait à son domicile dans le quartier de Kabondo (sud), a indiqué à l’AFP un membre de sa famille. Dlamini Zuma, a appelé toutes les parties «à la plus grande retenue».
«Cet acte ignoble et les multiples autres actes de violence enregistrés ces derniers mois illustrent encore une fois la gravité de la situation que connaît le Burundi et les risques réels de la voir se détériorer davantage, avec des conséquences catastrophiques tant pour le pays lui-même que pour l’ensemble de la région», écrit la responsable de l’UA dans un communiqué.
Le Burundi traverse une grave crise politique depuis la fin avril quand a débuté une contestation populaire contre un troisième mandat présidentiel. Malgré des violences qui ont fait une centaine dé morts et un coup d’Etat avorté m-mai, le président Nkurunziza (au pouvoir depuis 2005) a été officiellement réélu fin juillet, lors d’un scrutin contesté notamment par l’opposition. la société civile et la communauté internationale.
Le colonel Jean Bikornagu a été tué samedi à la mi-journée par des inconnus alors qu’il rentrait à son domicile dans le quartier de Kabondo (sud), a indiqué à l’AFP un membre de sa famille.
Les assaillants, selon la même source, ont ouvert le feu sur sa voiture, devant le portail de la maison, avant de prendre la fuite. Sa fille a été grièvement blessée.
Le colonel Bikomagu était une figure des ex-Forces armées burundaises (FAB) pendant la sanglante guerre civile entre l’armée, dominée par la minorité tutsi, et des rébellions hutu, qui fit près de 300.000 morts. Il était notamment chef d’état-major dans les premières années de la guerre, lors du coup d’Etat mené en octobre 1993 par des officiers tutsi au cours duquel le président hutu Melchior Ndadaye fut assassiné.
Lui-même tutsi, le colonel Bikomagu, bien qu’à la retraite et reconverti dans le civil, incarnait à lui seul cette ancienne armée burundaise tenue par des officiers tutsi, ennemie jurée de la rébellion du CNDD-FDD aujourd’hui au pouvoir.
SPIRALE DE VIOLENCE
En quelques mois, le pays s’est enfoncé dans une dangereuse spirale de violence. Presque chaque nuit, Bujumbura résonne de rafales d’armes automatiques et de détonations de grenades, avec voitures incendiées et cadavres découverts au petit matin. En journée, quartiers bouclés, rafles d’opposants présumés et perquisitions par la police se multiplient.
L’armée est aujourd’hui profondément divisée, alors que d’anciens putschistes ont annoncé en juillet avoir pris le maquis. Des sources concordantes font état de l’infiltration de rebelles ou de mutins armés dans les quartiers contestataires, avec une montée en puissance évidente de cette nouvelle insurrection. Au moins sept membres lu CNDD-FDD ont été tués récemment, ce parti dénonçant une «campagne d’assassinats ciblés» contre ses cadres.
Mme Dlamini-Zuma «appelle à une enquête transparente et crédible pour identifier les auteurs des assassinats» qui touchent opposition et fidèles du président Nkurunziza et «les traduire rapidement en justice», selon le communiqué de l’UA.
La présidente de la Commission l’UA a également insisté «sur l’impératif du dialogue et du consensus pour trouver une solution pacifique et durable à la crise actuelle», tout en précisant que l’UA continue à apporter «son plein soutien» à la médiation menée par le président ougandais Yoweri Museveni.
LP