* Echangeant hier avec les membres de la Société civile, le coordonateur du Mécanisme national de suivi regrette que la somme de 10 millions Usd destinés aux opérations de Désarmement, démobilisation et réinsertion soit revue à la baisse.
Le coordonateur du Mécanisme national de suivi (MNS) de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba n’est pas d’accord avec la révision à la baisse par le Sénat du crédit alloué au Programme Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR 3) dans le budget 2015. Au cours d’un échange hier jeudi 4 décembre avec les membres de la Société civile, François Muamba Tshishimbi se demande si "nos représentants n’ont pas la mesure du prix à payer pour le rétablissement de la paix à l’Est du pays ".
A l’approche de la mise en marche de DDR 3, François Muamba se dit stupéfait de constater que la commission économique et financière (Ecofin) du Sénat a revu à la baisse le crédit alloué à ce programme, alors que la mouture en provenance de l’Assemblée nationale avait reconduit les 10 millions de dollars américains soit 5 milliards 200 millions fc délibérés en 2014.
Plus grave encore, explique François Muamba, 524.000 Usd ont été dépensés sur l’enveloppe des 10 millions Usd, part annuelle du Gouvernement pour le Programme DDR 3.
UNE REUNION PREVUE AU SENAT
" Est-ce que nous comprenons quels sont les défis réels de la politique de notre pays ? ", s’interroge le coordonateur du MNS devant un parterre de membres de la Société civile.
François Muamba se dit tout de même confiant que le Parlement reviendra au bon sentiment au risque que " les partenaires extérieurs ne nous prennent pas au sérieux ". " Nous avons écrit au président du Sénat et il nous a rassurés de la tenue d’une réunion entre le MNS et la commission Ecofin pour essayer de voir de près cette situation ".
Le Programme DDR 3, rappelle François Muamba, puise sa source tant dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba que dans la Résolution 2098 des Nations Unies, votée le 28 mars 2013. Il porte à la connaissance de la Société civile que cette opération a un coût global de 85 millions Usd, soit 21 millions par an et devait s’étendre sur une durée de 5 ans.
" A ce jour, il y a 8 millions de dollars annoncés et en voie d’être débloqué par la Monusco et 10 millions Usd soit la moitié de l’enveloppe devait être prise en charge par le Gouvernement congolais ".
APPORT DU GOUVERNEMENT
Un atelier de planification organisé il y a un mois, a permis au Gouvernement de voir comment il peut utiliser les 18 millions USD en attendant l’apport d’autres partenaires. "Nous sommes prêts, mais il y a flottement au niveau du Gouvernement. Ce malentendu est entrain d’être dissipé. Les jours qui viennent les choses vont être clarifiées ", reconnaît François Muamba. Mais seulement, le coordonnateur du MNS constate que les 10 millions inscrits dans le budget 2015 et reconduits dans le budget 2015 (qui n’est pas encore exécuté) ne sont pas encore disponibles.
" On doit tous avoir à l’esprit que le Gouvernement doit confirmer sa participation et à la même hauteur convenu ", rassure François Muamba. " Si nous voulons régler ce problème des forces négatives, il faut impérativement que nous sortions des atermoiements et des hésitations ", fait savoir le coordonnateur du MNS tout en reconnaissant que " si on veut réussir ce pari de la paix, il faut que le DDR 3 soit conduit avec dextérité ".
UN RELAIS POUR L’OPINION NATIONALE
François Muamba considère la Société civile comme un "relais incontournable de l’opinion nationale. Nous sommes des partenaires et surtout des citoyens de la RDC". Voilà pourquoi le coordonnateur du MNS appelle la Société civile à sensibiliser les Congolais à certains sujets d’actualité comme la question sur les Fdlr.
A ce sujet, il rappelle à ses interlocuteurs que les six mois donnés aux Fdlr " n’ont pas été fixés pour faire cadeau aux violeurs, pilleurs… C’est un signal pour sauver ce qui peut l’être ". " Il ne suffit pas d’avoir raison ou d’être légitime pour passer directement à l’action ", prévient François Muamba faisant allusion aux critiques dont sont victimes les éléments la Police nationale congolaise après la traque aux "kuluna ".
Dans les explications fournies à la Société civile, le coordonnateur du MNS explique que Kisangani n’est pas une destination définitive, mais un simple transit. " C’est un endroit où toutes les conditions sont réunies pour les rassembler ", dixit Muamba, avant d’appeler les activistes de la Société civile à sensibiliser davantage les Congolais sur ce sujet.
" Ayons à cœur que nous aurons fait des progrès de paix à l’Est de notre pays lorsque les Fdlr quitteront notre sol. Il ne faut pas qu’on soit divisé sur ce sujet, alors que dans le fond, nous disons tous la même chose ", conseille François Muamba. Rachidi MABANDU