Un drone de la Monusco s’est écrasé à 3 kilomètres au nord de Goma lundi dans la matinée, sans toutefois faire de victimes. Cet accident intervient 9 mois après le crash d’un autre drone de la mission onusienne, près de l’aéroport de la capitale de la province du Nord-Kivu, à la suite de problèmes techniques. La cause de ce nouveau crash n’est pas encore connue.
Plusieurs drones de la Monusco (Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo) sont déployés dans l’est de la RDC depuis décembre 2013. À l’époque, la mission avait prévu de se doter de 5 drones, fabriqués par Selex ES, une filiale du groupe italien d’aéronautique et de défense, Finmeccanica. C’est la première fois qu’une mission de l’ONU a recours à ces engins sans pilote. Elle s’en sert afin de surveiller la région et la frontière avec le Rwanda, dans le cadre de la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans la zone.
Des habitants du village ont pris des câbles, des caméras et d’autres pièces »
Albert Gomabishi (pseudonyme), un habitant de la région, est arrivé sur les lieux vers 11h, une heure après le crash."Des habitants d’un village voisin m’ont guidé vers le lieu du crash. Un petit garçon m’a montré où s’était écrasé le drone, dans le champ de sa famille. Il y avait plein de petits morceaux dans un périmètre de 40 m2 environ, car l’appareil s’était vraiment désintégré. Il y avait de l’orage hier, ce qui explique peut-être en partie l’accident.
Les habitants m’ont dit qu’ils avaient vu le drone tomber en tournoyant. Ils ont ensuite entendu un boum et aperçu de la fumée. Ils ont alors découvert le drone en flammes. Ils ont réussi à contrôler le feu, puis certains ont pris des câbles, des caméras et d’autres pièces. Les gens pouvaient emporter ce qu’ils voulaient avant la venue des enquêteurs de la Monusco, qui sont arrivés après moi. Certaines pièces ont été récupérées depuis, mais pas toutes.
Il me semble que les drones n’ont eu aucune incidence sur la vie des gens depuis qu’ils sont utilisés dans la région. La population reste mal protégée contre les groupes armés.
La Monusco, contactée à plusieurs reprises par France 24, n’a pour l’instant pas répondu à nos journalistes. La mission onusienne a simple indiqué sur son compte Twitter que l’engin avait été "récupéré sans dommages majeurs", contredisant les images fournies par notre observateur.