Fidèle à sa tradition, l’Ong « Transparency International » vient de rendre public son « Baromètre mondial de la corruption » pour l’exercice 2014. Comme l’année dernière et les années précédentes, la République Démocratique du Congo est toujours à la traîne. Sur 174 pays ayant fait l’objet du monitoring de l’Ong précitée, elle occupe la 154me place.
Fléau mondial, la corruption continue de s’imposer en territoire congolais comme une calamité nationale.
Le paradoxe veut que les Etats les plus corrompus de la planète occupent la loge où les taux de pauvreté des citoyens sont les plus élevés. Comme par hasard, la République Démocratique du Congo, réputée scandale géologique, héberge les populations les plus démunies du monde.
Selon Transparency International, la corruption se présente sous plusieurs formes :
– Détournements des fonds publics par des dirigeants corrompus et corrupteurs (pillages des ressources pétrolières, minières, forestières, énergétiques, fiscales, domaniales, administratives, etc) ;
– Perception illégale des sommes d’argent par des fonctionnaires abusant de leurs pouvoirs (amendes transactionnelles sans quittances, pourboires érigés en système) ;
– Remise en-dessous de table des pots de vin aux autorités de contrôle pour fermer les yeux sur le non-respect d’une réglementation (droit du travail, procédures comptables, règles d’hygiène, normes environnementales, etc) ;
– Graissage de pattes d’autorités publiques pour prendre des décisions partiales (justice, marchés publics, douanes, fisc, titres fonciers et immobiliers, etc) ;
« Transparency International » considère la corruption comme une grave atteinte aux droits de la personne humaine et même à la démocratie car elle mine l’esprit civique, entraîne la perte de confiance de la population dans ses institutions et leurs animateurs. Ce fléau entraîne l’instabilité politique et sociale, la fuite des cerveaux et des talents vers d’autres cieux, décourage les investisseurs privés, détruit l’environnement. Facteur majeur du sous-développement, la corruption va même jusqu’à « tuer », si l’on s’en tient au fait qu’elle favorise la circulation, dans un Etat, des médicaments et aliments contrefaits ou avariés. « Transparency International » est catégorique : il est impossible d’éradiquer la pauvreté dans un pays où la corruption gangrène tous les secteurs.
Les observateurs notent, qu’en dépit de sa sévérité, ce verdict correspond à la topographie de la RDC en la matière. On peut rappeler, à ce propos, que le Chef de l’Etat, dans plusieurs de ses messages à la Nation, ne cesse de fustiger cette antivaleur comme un fléau national. En dépit de sa volonté d’appliquer la tolérance-zéro contre la corruption, celle-ci a encore la peau dure et continue de faire des dégâts dans les domaines de la justice, des finances publiques, de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé, des marchés publics, des affaires foncières, de l’agriculture, du transport, de l’énergie, des mines, etc. A cet égard, l’interpellation de Transparency International vaut tout son pesant d’or. Kimp