Le pays ne peut pas vivre dans des «atermoiements funestes. Il est temps d’agir et d’agir vite, plutôt que pousser un peuple, aussi pacifique que le peuple congolais, à emprunter des voies qui contredisent sa volonté de paix’’. Tel est l’appel lancé par le Cartel de la Composante Opposition Politique, signataire de l’Accord Global et Inclusif de Sun City, à toutes les forces politiques et sociales du pays. Pour Z’Ahidi Arthur Ngoma, Porte-parole du Cartel de l’Opposition, le mal dont souffre le pays depuis son accession à la souveraineté internationale, a été clairement et pertinemment identifié à Sun City. Il s’agit de la crise de légitimité du pouvoir. Et c’est ce constat qui a forgé la rédaction de la Constitution du 18 février 2006, en particulier quand elle prévoit des dispositions qui ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle, entre autres, l’Art.220. Est-ce que les faits qui ont motivé ces dispositions constitutionnelles ont-ils changé et en quoi? Quelle est la raison qui rend nécessaire, c’est-à-dire, indispensable, la révision constitutionnelle? A ces interrogations, le Cartel de l’Opposition considère que les concertations politiques, d’octobre 2013, n’auront finalement été convoquées que pour enterrer le débat. Tout y aura été dit mais, plus d’un an après, rien n’aura été pris en compte à quelque niveau que ce soit. C’est pourquoi, le Cartel de l’Opposition politique demande la convocation d’une véritable rencontre des forces politiques et sociales du pays. Au menu, l’organisation consensuelle d’une transition pour une meilleure préparation des élections générales projetées. Le Cartel croit fermement que son appel sera entendu. Car, soutient-il, ‘‘la vie à sauver, c’est la nôtre, nous peuple congolais’’.
Découvrez, ci-après, l’intégralité de l’appel du Cartel de la Composante Opposition Politique, signataire de l’Accord Global et Inclusif de Sun City.
CARTEL DE LA COMPOSANTE OPPOSITION POLITIQUE SIGNATAIRE DE L’ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF
APPEL DU 06 NOVEMBRE 2014 DU CARTEL DE L’OPPOSITION POLITIQUE SIGNATAIRE DE L’ACCORD GLOBAL ET INCLUSIF DE SUN CITY
La République Démocratique du Congo, notre pays, a connu toutes les abominations et n’en a pas fini. Pour y mettre fin, les forces politiques et sociales du pays avaient compris l’absolue nécessité d’une cohésion nationale, sur le fondement d’un Etat de droit et d’une gouvernance politique démocratique.
Il en faut encore beaucoup pour atteindre l’objectif; mais, ce qui compte c’est le mouvement, plutôt que la recherche de la perfection.
A Sun City, le mal dont souffre le pays, depuis son accession à la souveraineté internationale, a été clairement et pertinemment identifié: la crise de légitimité du pouvoir. Ce constat a forgé la rédaction de notre Constitution, du 18 février 2006, en particulier quand elle prévoit des dispositions qui ne «peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle) (Art.220 de la Constitution).
Le Cartel de l’opposition politique, signataire des accords de Sun City, rappelle que cette disposition constitutionnelle est le mandat qu’ont reçu nos parlementaires, celui de ne pas procéder à la révision constitutionnelle», en l’occurrence, de l’article 220 de notre Constitution.
Bien sûr, la validité d’une norme juridique peut aussi être considérée au regard du principe selon lequel rebus sic stantibus (si les choses restent en l’état).
Or, c’est bien le cas. Les faits qui ont motivé ces dispositions constitutionnelles ont-ils changé et en quoi? Au nom des valeurs, nous avons bataillé pour notre indépendance nationale, mais jusqu’à ce jour, nous n’arrivons toujours pas à fonder sur elles, la gouvernance de notre pays. Est-ce sur les ruines de notre pacte pour la paix, notre Constitution, que nous construirons notre cohésion nationale?
Bien sûr, le droit ce n’est pas un devoir-être indifférent à l’être. Mais, encore faut-il expliquer en quoi il en est ainsi? Quelle est la raison qui rend nécessaire, c’est-à- dire indispensable, la révision constitutionnelle? La réponse qui ne serait qu’outrage à l’intelligence c’est nous qui en avons le pouvoir ».
La question, qui plus est, n’est pas que juridique; elle est aussi politique. Le Cartel de l’Opposition Politique observe, avec consternation, que les «Concertations politiques, d’octobre 2013, n’auront finalement été convoquées que pour enterrer le débat. Tout y aura été dit mais, plus d’un an après, rien n’aura été pris en compte à quelque niveau que ce soit. Dès lors, il est à nouveau fondé de demander la convocation d’une véritable rencontre des forces politiques et sociales du pays.
Une seule question ou thème justifierait cette rencontre: « l’organisation consensuelle d’une transition pour une meilleure préparation des élections générales projetées».
Pour le Cartel de l’Opposition politique, le pays ne peut pas vivre dans des «atermoiements funestes ; il est temps d’agir et d’agir vite, plutôt que pousser un peuple, aussi pacifique que le peuple congolais, à emprunter des voies qui contredisent sa volonté de paix.
La vie à sauver, c’est la nôtre, nous peuple congolais. Puisque nous parions tous en son nom, le Cartel de l’Opposition politique est confiant que son appel sera entendu!
Pour le Cartel,
Le Porte-Parole,
S.E.M Z’Ahidi Arthur NGOMA
Ancien Vice-Président de la République