Après avoir vaincu les ex-rebelles du M23, le Gouvernement a préparé la seconde étape, qui consistait à traquer les rebelles ougandais des ADF/Nalu depuis le mois de janvier 2014. Malheureusement, de janvier à ce jour, la République a perdu deux de ses dignes fils, à savoir Mamadou Ndala et Jean-Lucien Bahuma. Entre-temps, beaucoup de résultats ont été atteints, particulièrement la neutralisation de tous les sanctuaires de ces rebelles.
Pendant ce temps, il était prévu une troisième opération contre les FDLR. Pour Julien Paluku, Gouverneur de la province du Nord-Kivu qui s’adressait à la presse, on ne sait pas si c’est par quelle ruse que les FDLR ont annoncé qu’ils allaient déposer les armes au 30 mai 2014. Ce qui a empêché le Gouvernement et la Monusco de planifier les opérations contre eux.
Faisant le bilan de la traque des FDLR, il a annoncé que seulement 103 combattants se sont rendus à Kanyabayonga et 202 dépendants. Et depuis lors, ils n’ont pas quitté ce site, parce qu’il fallait les ramener loin de la zone d’influence, avant qu’ils ne rentrent chez eux au Rwanda. Ici, le Gouverneur contredisait ceux qui pensent que ce sont les mêmes FDLR hébergés à Kanyabayonga qui sont à la base de l’insécurité à Beni.
Début des tueries
Ce qui est très grave, indique Julien Paluku, c’est de constater que les tueries de Beni ont commencé avec le début du procès contre les assassins de Mamadou Ndala. La coïncidence est-elle gratuite ou bien est-elle révélatrice de quelque chose ?, s’est-il demandé, avant d’ajouter que la cruauté des ADF s’est accrue lorsque le Colonel Birocho a été arrêté. Il a parlé du mode opératoire des ADF/Nalu : ils opèrent avec des machettes, haches, couteaux, etc. « C’est du jamais vu et le sang va crier vengeance. Raison pour laquelle la population assiste déjà à des révélations auxquelles personnes ne pouvait croire », dit-il.
En termes de bilan de cette traque des ADF/Nalu, il a souligné que du 30 août au 12 novembre 2014, les FARDC ont libéré 58 otages. En plus, 53 éléments ont été capturés dont 10 enfants soldats. Sur ces 53 éléments, 33 sont Ougandais et 20 sont des enfants congolais originaires de Beni. C’est ce qui prouve aux yeux du monde que cette insécurité n’est pas l’œuvre des Ougandais seulement, mais aussi Congolais, singulièrement des enfants de Beni. C’est bien triste et renversant !
Mbusa Nyamwisi cité comme instigateur
Au cours de ce même point de presse, Julien Paluku a révélé que les services de sécurité ont mis la main à Beni sur deux anciens militaires de la branche militaire du Rassemblement congolais pour la démocratie, Kisangani mouvement de libération (RCD/KML), arrêtées il y a 48 heures à Beni. En plus de ces militaires, il y a un rapport des experts des Nations Unies sur la Rd Congo du 12 octobre 2012 qui établit des accointances entre Antipas Mbusa Nyamwisi et le M23. Voilà qui pousse le Gouverneur à dire qu’effectivement, une nouvelle rébellion que piloterait Antipas Mbusa Nyamwisi serait en gestation à partir du territoire de Beni au Nord-Kivu.
Pour revenir à ces deux militaires arrêtés, ils ont avoué avoir participé aux massacres de Ngadi, à l’attaque de la citerne, etc. Avec tous ces éléments, il pense qu’une nouvelle rébellion se prépare à Beni, parce que les rebelles du M23 ont raté de balkaniser Goma, Rutshuru et Nyiragongo, ils veulent maintenant balkaniser Beni. D’ailleurs dans 48 heures, un nouveau procès va voir le jour et il permettra d’en savoir un peu plus sur des personnes qui sont à l’origine de cette insécurité.
Julien Paluku est rassuré qu’il y a une nouvelle rébellion qui est en gestation et qui est pilotée par un fils du terroir, avec pour objectif de fatiguer moralement la population. Grâce à cette fatigue, la population va s’exacerber et des gens vont se présenter en libérateurs. Il a profité de cette occasion pour dénoncer ce projet macabre, parce que selon lui, tout ce qui se passe à Beni n’engage pas les communautés, mais des individus. Il a renchéri en affirmant que l’ennemi qui déstabilise le Nord-Kivu utilise l’intoxication. « Des arrestations vont avoir lieu à Goma, à Beni, à Butembo et il ne faudra pas que les gens crient à la chasse à l’homme », dit-il, avant de conclure que nous voulons étouffer dans l’œuf cette rébellion.
L’Avenir