Climat de terreur à la RVA : deux agents séquestrés par les services de Luzolo

Lundi 25 juillet 2016 - 13:28

Les entreprises du portefeuille, dont la Régie des voies aériennes (RVA), sont dans le viseur des services du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, le professeur Luzolo. Au siège de la RVA à Ndolo, c’est la terreur.

 

Il n’est pas bon d’être dans le viseur du conseiller spécial du chef en matière de bonne gouvernance, lé professeur Luzolo Bambi Lessa, A la Régie des voies aériennes, entreprise publique visée par e professeur, c’est la terreur.

 

Des sources généralement bien informées rapportent qu’un groupe d’agents de la RVA ont été séquestrés par les services du conseiller du chef de l’Etat. On ignore encore les griefs mis à leur charge. On sait, rapportent les mêmes sources, qu’à bout de parcours, c’est l’administrateur directeur général de la RVA, Abdallah Bilenge, qui est visé.

 

Réconforté par l’élargissement de ses pouvoirs au regard de la dernière ordonnance du chef de l’Etat, le professeur Luzolo a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Malheureusement, le conseiller pèche par la méthode qui est loin de la bonne gouvernance dont il a la charge.

 

En effet, dans la traque des corrupteurs et autres - mission lui confiée par le chef de l’Etat - le professeur Luzolo a sérieusement innové - dans le mauvais sens. clame-t-on à la RVA. A ce jour, indique-t-on, deux agents de la RVA, à savoir Nseniyumva Habumugisha et Nyanga Kitenge, respectivement chef de division du secrétariat centra et chef de division de la Police générale de la RVA/Administration centrale, sont écroués par les services du conseiller spécial, situés dans l’ancien bâtiment du ministère de la Santé sur e Boulevard du 30 juin.

 

Dans les milieux de la RVA, on dénonce les conditions de l’arrestation de ces deux agents. Certains observateurs vont plus loin et s’interrogent.

 

COMMENTAIRES A CHAUD

Un agent de la RVA s’est, sous le sceau de l’anonymat, posé la même question : « Est-ce que 13 conseiller spécial du chef de l‘Eta en matière de bonne gouvernance s’est-il substitué au procureur général de la République. Est-ce une juridiction spéciale qui nous rappelle le tristement Cour d’ordre militaire sous N’Zée avec le colonel Alamba ?» Un autre, plus tranchant, n’a pas mis de gants «C’est du pire banditisme au sommet de l’Etat ». Ce dernier motive son commentaire par le fait que, professeur de droit, le conseiller spécial devait appliquer correctement ce droit, conformément aux procédures prévues en la matière. Il s’exprime en ces termes : « D’abord, le prof Luzolo connu pour ses expériences en justice sait bien qu’il ne peut prendre d’autres personnes en lieu et place d’une personne recherchée. Le Droit qu’il enseigne précise que «l’infraction est individuelle». Et de deux, l’endroit où l’ancien ministre de la Justice t ‘arde des Sceaux a placé les deux agents de la Régie des Voies Aériennes n’est pas approprié. Cela s’appelle en français séquestration ».

 

Dans les milieux professionnels, on dénonce déjà la dérive dans l’exercice de la mission confiée au conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne .gouvernance. Le conseiller spécial du Chef de l’Etat se fait déjà passer pour le ministère public allant même jusqu’à séquestrer des agents sur leur lieu de travail. « C’est un cas flagrant de violation des droits de l’homme », commente, très remonté un autre agent de la RVA.

 

A la RVA, c’est la terreur. Ca, outre l’Adg Abdallah Bilenge, le professeur Emile Bongeli, président du Conseil d’administration de la RVA, est aussi dans le viseur du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance.

Dans les milieux proches des entreprises du portefeuille, on rapporte que la RVA n’est pas la seule entreprise visée.

 

D’autres, à l’instar du Fonds de promotion de ‘industrie (FPI), sont également visés. Constantin Mbengele, directeur général du FPI, est suivi de près par les services du professeur Luzolo. Jusqu’où ira le conseiller spécial ? Difficile prédire la suite. A première vue, le PGR, autorité judiciaire requise en la matière, garde encore son silence, Ce qui n’empêche pas le professeur de harceler les différents mandataires d’Etat. Il faut donc craindre que cette situation de peur ne fragilise ces entreprises publiques qui peinent, malgré toutes les réformes entreprises avec l’accompagnement de la Banque mondiale, de se relancer.

 

Dans l’optique de l’assainissement du climat des affaires, il y a lieu de circonscrire le champ de compétence du conseiller spécial en matière de bonne gouvernance pour éviter toute anarchie. A la RVA, c’est la terreur.

Par LE POTENTIEL