Processus électoral
Tous ont réclamé plus de garantie pour un processus électoral apaisé. Désormais, la CENI peut compter sur les confessions religieuses, lesquelles se sont engagées la semaine dernière à accompagnement la CENI dans sa mission d’amener le peuple congolais à choisir librement ses dirigeants. Pour concrétiser leur adhésion, les délégués des confessions religieuses ont approuvé par écrit un cadre de concertation dénommé Commission d’intégrité et de médiation électorale (CIME). Cette idée lumineuse de M. l’abbé Malumalu servira d’œil et d’oreille du peuple dans le processus électoral en cours.
La Commission nationale électorale indépendante (CENI) vient de poser un acte qui devait rassurer davantage tous les acteurs engagés dans le processus électoral qu’elle pilote. Que des confessions religieuses s’engagent à accompagner la CENI dans son travail, l’événement vaut bien une chandelle. C’est ce qui s’est passé le vendredi 5 septembre 2014 au terme d’un atelier de quatre jours, organisé du 2 au vendredi 5 septembre 2014 à Kinshasa par la CENI.
Essentiellement orienté vers les confessions religieuses, cet atelier s’est clôturé par une résolution qui fera date dans l’histoire électorale. Il s’agit de la création de la Commission d’intégrité et médiation électorales (Cime). Dans sa forme tout comme dans sa mission, la CIME se veut un cadre d’échange d’informations électorales et de dialogue permanent qui vise à gérer par la médiation les tensions électorales, avant, pendant et après les élections.
Liant la parole à l’acte, en prévision de prochaines échéances électorales, les 16 membres de la Commission d’intégrité et de médiation électorale ont élaboré « un plan stratégique » susceptible d’impliquer davantage leur structure dans le processus électoral en cours.
C’est en homme à la fois heureux et comblé que M. l’abbé Apollinaire Malumalu s’est présenté à la cérémonie sanctionnant la création de cette structure. Fier d’avoir eu l’idée lumineuse d’associer les confessions religieuses à la mission dévolue à la CENI, Apollinaire Malumalu a invité tout le monde « à contribuer à la promotion de l’intégrité électorale et à contribuer à la médiation de celle-ci ».
« Chaque partie prenante devrait faire la même chose et contribuer à la tenue d’élections libres, démocratiques et transparentes, régulières et apaisées », a-t-il souhaité avant d’indiquer que « les confessions religieuses ont déjà une grande expérience d’observation électorale, d’éducation civique et électorale ».
A travers la CIME, les confessions religieuses « ajoutent une surveillance des élections à toutes les étapes du processus électoral, une meilleure contribution à la lutte contre les manipulations sous toutes leurs formes et à la lutte contre la violence électorale sous toutes ses formes », s’est félicité M. l’abbé Malumalu, tout en réaffirmant la disponibilité de la CENI à accompagner les confessions religieuses pour qu’elles remplissent leur mission « avec rigueur, professionnalisme et transparence ».
Il faut dire que les travaux qui ont abouti à la création de la CIME ont connu la facilitation des experts tant nationaux qu’internationaux, de la CENI, de l’EISA et de l’ECES (Centre européen d’appui aux processus électoraux).
L’église catholique marque son adhésion…
« Nous clôturons ces activités avec un bon résultat parce que cet atelier s’est passé dans un bon climat, de participation, d’interactions entre les facilitateurs et les participants composés des délégués et responsables des confessions religieuses », a déclaré le rapporteur de la CIME, M. l’abbé Georges Kalenga de la CENCO.
Et de poursuivre : « A l’issue de ces travaux, la CIME est à même de mener les activités qu’elle s’est fixé comme objectifs et ainsi le travail va commencer avec la signature par les représentants légaux des confessions religieuses du protocole d’accord créant la CIME au Centre Interdiocésain ».
Georges Kalenga est d’avis que ces activités permettront à la CIME de « travailler sur une base solide d’autorité morale, mais aussi une base solide d’un plan stratégique bien élaboré et bien budgétisé ». A l’en croire, les grandes lignes de ce plan stratégique découlent des objectifs de la CIME.
« Les 16 membres de la CIME vont tous travailler dans la prévention et la gestion des conflits, sur l’appui à apporter à l’organe de gestion des élections afin qu’il puisse organiser des élections paisibles, transparentes et démocratiques par la sensibilisation de la population qui est la première actrice et bénéficiaire des élections », a-t-il fait savoir.
… en attendant l’accompagnement du gouvernement
Saisissant cette opportunité, les membres de la CIME ont souhaité voir le gouvernement allouer un budget conséquent pour mieux organiser, à travers le pays, la campagne de sensibilisation de la population au processus électoral.
La CIME est constituée de 16 membres provenant de huit confessions religieuses, à savoir l’Eglise catholique, l’Eglise du Christ au Congo, l’Eglise de Jésus-Christ sur la terre par le prophète Simon Kimbangu, la Communauté islamique du Congo, l’Armée du salut, l’Eglise orthodoxe, les Eglises indépendantes et l’Eglise de réveil du Congo.