Un statut pour nos chefs coutumiers ! Il était plus que temps. Bravo Raïs ! Nos têtes couronnées sont couvertes. Assurées et rassurées.
Nos coutumes et traditions ancestrales sont sauves. Surtout sauvées. Notre riche et varié patrimoine culturel est préservé. Tout cela, parce que les gardiens du temple- de nos temples- jouissent désormais d’un statut spécifique.
Alors, tout va pour le mieux dans le meilleur de -nos- villages ? Pas vraiment. Car il y a un gros bémol à ce satisfecit. Voire carrément un hic. Un tour à travers les rues "tradimodernes " de Kinshasa suffit pour faire de drôles de rencontres. Des chefs coutumiers en tenue d’apparat tous les cent mètres. Des chefs traditionnels à des carrefours, à des arrêts - bus, dans des marchés et…dans des bistrots.
Qu’il s’agisse des princes Teke-Humbu, l’on comprendrait. Ces deux tribus ayant Kinshasa comme bled. Mais, lorsque nombre de ces chefs coutumiers sont sensés régner sur des contrées se trouvant à mille lieues de la capitale rd congolaise, on en perd…ses coutumes.
Le pays de toutes les démesures donne naissance à une race de chefs traditionnels qui passent le plus clair de leur règne à Kinshasa. Plus visibles dans les allées du pouvoir que dans leurs " royaumes". Plus familiers de palaces kinois que des cases et autres huttes. Bref, davantage en phase avec le mondain qu’avec le sacré.
Puisse la loi portant statut du chef coutumier augurer une autre ère pour le pouvoir traditionnel. Pas très gâtés côté personnel politique, les Congolais aimeraient trouver des modèles dans la galaxie de têtes couronnées. José NAWEJ