La crise sans précédent que traverse la Majorité présidentielle (MP), déclenchée par une lettre assassine du G7 contre les « velléités dictatoriales de Kabila » a donné lieu à une véritable chasse aux sorcières. Après les révocations hier mercredi 16 septembre du ministre du Plan (Olivier Kamitatu) et du Conseiller Spécial en matière de sécurité du président Kabila (Pierre Lumbi), c’est le tour des autres personnalités proches du G7 de subir des pressions intenses pour qu’elles démissionnent.
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 17 septembre, le Bureau politique de la MP demande « au 1er vice-président de l’Assemblée nationale Charles Mwando Nsimban signataire du Mémorandum, de tirer les conséquences de son départ de cette famille politique en libérant le poste». Visés aussi par ce communiqué le rapporteur et le questeur de l’Assemblée nationale. Le MSR Robert Ezadri (Rapporteur) et l’ARC Elysée Minebwe (Questeur) sont sommés de démissionner. Sinon, ils doivent se désolidariser des chefs de leurs partis respectifs. L’affront du G7 est tel que la vendetta se poursuit jusqu’au sénat. La tête du MSR Modeste Mutinga, Rapporteur du sénat et patron du puissant média Lepotentiel, est aussi demandée. Celle du 2ème vice-président du sénat, l’ARC Losembe est également voulue.
La même pression est exercée sur les ministres membres des partis signataires du mémo G7. Ils sont devant un dilemme : dénoncer la démarche du G7 ou quitter le gouvernement. Sont notamment concernés par cet ultimatum : le PDC Bienvenu Liyota (ministre de l’environnement), le MSR Bolengetenge (Affaires foncières) et le ACO Sama Lukonde (ministre de sports).
Les partenaires d’hier s’entredéchirent aux coutelas. Les ténors de la MP n’ont toujours pas digéré la gifle leur infligée par le G7. Pour laver l’affront, ils ont déclenché des représailles qui fragilisent les institutions de la République. Cet épisode rappelle, le feuilleton Kamerhe, ancien Speaker de l’Assemblée nationale contraint de démissionner, et qui seul affronta durant près de deux mois la furie de l’ex AMP (Alliance pour la Majorité présidentielle). Kamerhe fut brave. Sa bravoure est une source d’inspiration pour les frondeurs d’aujourd’hui. Faute d’avoir été entendu, le G7 a fait le choix stratégique des 10 prochaines années plutôt que celui de 10 mois qui restent à l’actuelle majorité pour gouverner. Ses leaders ne sont nullement impressionnés par les postes ministériels. La preuve : Kamitatu (ex ministre du Plan) et Lumbi (ex conseiller spécial de Kabila), ont pris leur limogeage avec beaucoup de fair-play. Quant à leurs lieutenants, l’heure de vérité a sonné. Ci-dessus le communiqué du Bureau politique de la MP