Mais, précise le communiqué de La Haye, « la décision du 11 novembre 2014 ne remet pas en cause la mise en liberté provisoire accordée aux quatre suspects »
La nouvelle est tombée hier mardi 11 novembre tel un couperet. Juste au moment où quatre de cinq suspects dans l’affaire d’atteinte à l’administration de la justice, commençaient à humer l’air frais de la liberté, voilà que le procureur de la Cour pénale internationale revient à la charge. Le procès remonte à la surface pour Jean-Pierre Bemba Gombo, Fidèle Babala Wandu, Me Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo et Narcisse Arido. C’est ce qui ressort du communiqué de presse rendu public hier mardi 11 novembre par la haute Cour internationale dans l’affaire d’atteinte à l’administration de la justice.
A en croire le communiqué de la CPI, la Chambre préliminaire II a conclu qu’il y avait des preuves suffisantes donnant des motifs substantiels de croire que les suspects auraient commis dans le cadre de l’affaire « Le Procureur contre Jean-Pierre Bemba Gombo », des atteintes à l’administration de la justice en rapport avec des témoignages. « Ces atteintes, toutes commises entre la fin de 2011 et le 14 novembre 2013 dans divers lieux, incluaient la subornation de témoins, pour leur avoir donné de l’argent et des instructions afin qu’ils produisent de faux témoignages ainsi que la production d’éléments de preuve faux ou falsifiés et la présentation de faux témoignages dans la salle d’audience ».
Ces atteintes, poursuit la CPI, auraient toutes été commises à travers divers moyens, y compris les faits de solliciter, commettre, faciliter, encourager, apporter son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à la commission de ces atteintes. Toutefois, la Chambre a rejeté les charges apportées par le Procureur concernant la production des documents faux ou falsifiés. Pour ce procès, la Cour pénale internationale mettra en place une chambre de première instance en temps utile.
Mais, la décision de la CPI ne remet pas en cause la mise en liberté provisoire accordée le 21 octobre 2014 aux quatre suspects, à savoir Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, Fidèle Babala Wandu et Narcisse Arido. Le cinquième suspect, Jean-Pierre Bemba Gombo, demeure en détention pour une autre affaire. M. M.
Communiqué de presse : 11.11.2014
Affaire Bemba, Kilolo et al. : La Chambre préliminaire II renvoie les cinq suspects en procès
Situation : République centrafricaine
Affaire : Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, Fidèle Babala Wandu et Narcisse Arido
Aujourd’hui, le 11 novembre 2014, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en partie, les charges d’atteintes à l’administration de la justice à l’encontre de Jean-Pierre Bemba Gombo, d’Aimé Kilolo Musamba, de Jean-Jacques Mangenda Kabongo, de Fidèle Babala Wandu et de Narcisse Arido et a renvoyé les cinq suspects en procès. La Chambre a également rejeté la requête de la Défense aux fins d’arrêt des procédures.
La Chambre préliminaire II a conclu qu’il y avait des preuves suffisantes donnant des motifs substantiels de croire que les suspects auraient commis dans le cadre de l’affaire « Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo » des atteintes à l’administration de la justice en rapport avec des témoignages. Ces atteintes, toutes commises entre la fin de 2011 et le 14 novembre 2013 dans divers lieux, incluaient la subornation de témoins, pour leur avoir donné de l’argent et des instructions afin qu’ils produisent de faux témoignages ainsi que la production d’éléments de preuve faux ou falsifiés et la présentation de faux témoignages dans la salle d’audience. Elles auraient toutes été commises par divers moyens y compris les faits de solliciter, commettre, faciliter, encourager, apporter son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à la commission de ces atteintes.
La Chambre a rejeté les charges apportées par le Procureur concernant la production de documents faux ou falsifiés.
Sous réserve du droit de l’Accusation et de la Défense de demander l’autorisation d’interjeter appel, la Présidence de la CPI constituera une chambre de première instance en temps utile, qui sera en charge du procès.
DECISION PURSUANT TO ARTICLE 61(7)(A) AND (B) OF THE ROME STATUTE
Contexte : Le 20 novembre 2013, la Chambre préliminaire II de la CPI a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Jean-Pierre Bemba Gombo, de son ancien Conseil principal Aimé Kilolo Musamba, de Jean-Jacques Mangenda Kabongo (ancien membre de l’équipe de la Défense de M. Bemba, chargé de la gestion des dossiers de l’affaire), de Fidèle Babala Wandu (membre du Parlement congolais, Secrétaire général adjoint du Mouvement de Libération du Congo), et de Narcisse Arido (témoin cité à comparaître par la Défense), pour des atteintes présumées à l’administration de la justice dans le contexte de l’affaire « Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo ».
Aimé Kilolo Musamba et Fidèle Babala Wandu ont été transférés au quartier pénitentiaire de la CPI le 25 novembre 2013 et leur première comparution, ainsi que celle de Jean-Pierre Bemba Gombo, a eu lieu le 27 novembre 2013. Jean-Jacques Mangenda Kabongo a été transféré au quartier pénitentiaire le 4 décembre 2013 et a comparu pour la première fois devant la Cour le 5 décembre 2013. Narcisse Arido a été transféré au quartier pénitentiaire le 18 mars 2014 et a comparu pour la première fois devant la Cour le 20 mars 2014.
Le 21 octobre 2014, la Chambre préliminaire II a ordonné la mise en liberté provisoire d’Aimé Kilolo Musamba, de Jean-Jacques Mangenda Kabongo, de Fidèle Babala Wandu et de Narcisse Arido. La décision du 11 novembre 2014 ne remet pas en cause la mise en liberté provisoire accordée aux quatre suspects. Jean-Pierre Bemba, le cinquième suspect dans cette affaire, reste en détention dans le cadre des procédures en cours dans une autre affaire devant la Cour : « Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo ».