Ce que cache réellement la seconde session extraordinaire du Sénat

Mercredi 5 août 2015 - 11:07

Plus d’un Congolais se pose la question de savoir pourquoi tant d’agitation autour de la loi sur répartition des sièges par circonscription électorale? Pour le simple fait que la loi portant répartition des sièges par circonscription pour les élections municipales et locales a été simplement rejetée à la chambre haute du Parlement. 60 sénateurs sur 108 membres que compte le sénat avaient pris part au vote du vendredi 31 juillet 2015. Le quorum des 2/3, soit 72 membres n’étant pas atteint, le président Léon Kengo Wa Dondo s’est trouvé dans l’obligation de suspendre la séance et d’en convoquer une autre, séance tenante. C’est donc en séance subséquente, conformément à la loi, que le Sénat a rejeté la loi avec 48 sénateurs ayant voté pour la loi, un seul a voté contre, tandis que 13 sénateurs se sont abstenus. Rappelons qu’avec 48 sénateurs, le quorum requis de 55 membres pour lequel toute loi est déclarée votée avait fait défaut. Par conséquent, le président de la chambre haute proclamant le résultat, a annoncé le rejet de la loi avant de procéder à la clôture de la session extraordinaire.

Le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku n’a pas voulu l’entendre de cette oreille. Sans surprise, il a tapé du poing sur la table, fustigeant l’absentéisme à la chambre haute. A peine qu’il s’est gardé de parler d’un sabotage. Alors que le speaker de la chambre basse disait son indignation et comme par enchantement au cours de la soirée dans leurs émissions vespérales, des chaines de télévision ont annoncé en boucle la convocation officielle d’une seconde session extraordinaire pour refaire la situation. Ce qui étonne quelque peu c’est que c’est la première loi qui fait l’objet de tant d’attention et de préoccupation. Plus d’une loi a pourtant été rejetée au sénat, sans tambour ni trompette. La seconde session extraordinaire est convoquée pour le lundi 10 août 2015.

Pourquoi tant d’inquiétudes pour une loi ?

Le débat actuellement en cours ay sein de la classe politique congolaise fait mention du strict respect de la Constitution, qui prévoit la limitation des mandats présidentiels à un mandat une fois renouvelable. Le peuple congolais ayant souscrit à ce principe, l’opposition dénonce des manœuvres du pouvoir de nature à contourner la loi et faire déborder le mandat finissant de Joseph Kabila. L’une des voies pour ce faire consiste à organiser en 2016, en premier lieu, les élections à la base lesquelles vont à coup sûr tirer en longueur. C’est pratiquement ce non dit qui justifie l’acharnement à voter coûte que Goûte cette loi afin de donner libre cours à la Commission Electorale National Indépendante (CENI) de démarrer avec les élections locales.
Le porte-parole du gouvernement a pourtant rassuré qu’il n’en sera pas ainsi. Mais l’Opposition demeure sceptique veille au grain.
Par G.O

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