C’est pratiquement devenu une routine. Les Gouverneurs de province se rencontrent annuellement autour des représentants de l’exécutif national pour se plaindre de la rupture du contrat républicain. Mais, voici bientôt 7 ans depuis que cette tradition a été instaurée et rien ne changé dans les rapports entre le Gouvernement central et les provinces.
A chaque round, Kinshasa se contente de prendre acte des revendications des provinces : sans que rien de concret ne suivie sur le terrain. Toutes les rencontres entre les deux partenaires se sont toujours soldées par un chapelet de bonnes intentions.
Face au statu quo qui perdue, les Gouverneurs ont décidé de tenter un ultime baroud à l’occasion de dernière conférence tenue à Kinshasa le lundi 8 septembre entre 2014. Les Gouverneurs ont mis les bouchers doubles en exerçant une forte pression à la fois sur l’exécutif et sur le législatif.
A la faveur de ces rencontres, le ton des chefs des exécutifs provinciaux a été celui de la révolte. Il suffit de revenir sur les propos du Gouverneur de la ville- province de Kinshasa, pour prendre toute la mesure de ladite révolte. En effet, André Kimbuta a clairement fait savoir qu’entre la réhabilitation des boulevards de la capitale et le désenclavement de Kinshasa, le choix était clair.
Le réveil
Mais, en dehors des micros et cameras, les Gouverneurs ont été plus incisifs. Des sources rapportent que ces derniers réfléchissent sur la possibilité de lancer des représailles contre le Gouvernement central. Lesdites représailles pourraient consister dans une démobilisation générale dans la maximisation des recettes publiques.
Les provinces commencent à s’interroger très sérieusement sur le bien fondé d’un engagement sans faille en faveur de la République. A quoi sert-il de mobiliser des fonds pour un Gouvernement central incapable de respecter ses engagements, a lâché un Gouverneur dont nous taisons le nom.
C’est parti. La menace grande, Kinshasa doit craindre qu’elle soit un d& ces quatre mises à exécution. Car en fait de contreperformance dans la mobilisation des ressources, les provinces peuvent bien se réfugier derrière mille et un subterfuges contre lesquels Kinshasa ne pourra rien. Sinon constater simplement les dégâts.
Le feu
Des sources basées au Katanga nous renseignent que convaincu que rien de bon ne sortirait des différentes conférences des Gouverneurs, celui du Katanga a levé l’option de ne plus jamais y participer. Refusant de perdre son temps dans des rencontres stériles, Moïse Katumbi préfère déléguer à chaque rendez-vous, son adjoint.
Tout récemment, lorsque le transformateur desservant Kamina a cramé, plongeant la cité tout entière dans le noir, le numéro 1 du Katanga a déversé toute sa bile sur Kinshasa qui ne comprend rien à rien au calvaire des provinces. Le feu couve. Kinshasa doit prendre ses gardes.
LP