’’Nous aurons des élections urbaines, municipales et locales ’’, réaffirme Lambert Mende Omalanga, Porte-parole du Gouvernement. Il l’a déclaré au cours de son point de presse tenu, le samedi 7 juin 2014, au Studio central de la Rtnc2 de la Gombe.
Et ce, en réaction contre les immixtions dans les affaires internes de certains Ambassadeurs et du Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, accrédités en RDC ainsi qu’à la déclaration d’un groupe d’Envoyés spéciaux de l’ONU, des USA et de l’UA et de l’Union Européenne, invitant la CENI à présenter un calendrier global qui inclurait tous les scrutins de 2016. Devant un bon parterre de la presse tant locale qu’étrangère, le ministre des Médias, Relations avec le Parlement et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté, a insisté sur le fait que la RDC est et demeure un Etat souverain. Par conséquent, quel que soit le prétexte, elle ne peut recevoir des ordres venant d’un diplomate, ni d’une quelconque chancellerie.
Toujours en rapport avec le calendrier publié par la CENI, le Porte-parole du Gouvernement fait prévaloir l’indignation du Chef de l’Etat Joseph Kabila, à l’endroit de cette même communauté internationale. En effet, Joseph Kabila cité par Mende Omalanga, s’est insurgé contre la tendance de certaines chancelleries à se comporter dans le pays comme en territoire conquis. Particulièrement, il a fustigé la multiplication, par ces missions diplomatiques, d’initiatives unilatérales sur des matières de souveraineté qui relèvent exclusivement des institutions publiques dont les Congolais se sont démocratiquement dotés.
Pour Mende Omalanga, en tant que garant de la paix et de la souveraineté nationale, le Chef de l’Etat a le droit d’exiger à tout le monde, y compris aux partenaires extérieurs, conformément à la Constitution, de respecter l’indépendance de la CENI. Il n’en est donc pas question, pour lui, de vouloir manipuler la Constitution. Et de renchérir qu’en droit positif, seule, la CENI est habilitée à élaborer et à mettre en œuvre le calendrier électoral.
A tout prendre, il réaffirme pense que c’est plutôt, ceux-là qui s’évertuent à émettre un jugement de valeur sur les décisions régulièrement prises par des institutions légalement établies, (Parlement, CENI…), qui violent la Constitution.
De part et d’autre, il a dénié à ces Ambassadeurs et envoyés spéciaux, la qualité d’avoir été gratifié d’un mandat de tuteur des desdites institutions qui sont le fruit du choix démocratique des Congolaises et Congolais. En outre, a-t-il stigmatisé les tentatives récurrentes observées au niveau de certains diplomates à ressusciter le défunt Comité International d’Appui à la Transition (CIAT) mis en place en 2003, à l’issue du Dialogue inter-congolais dans le but de faciliter la réunification du pays écartelé alors entre plusieurs administratives rivales.
C’est pourquoi, la Majorité présidentielle rejette toute prétention de leur part à se substituer à ces institutions et à chercher à faire le ménage à la place de celles-ci dans les affaires de politique intérieure. Cette même Majorité ne leur reconnaît pas le droit de décider de la validité ou non des lois que le peuple congolais se donne ou d’attribuer à une frange de l’Opposition, le pouvoir définitoire de la situation qui, dans une démocratie, revient à la seule majorité.
En définitive, le Gouvernement affirme soutenir mordicus, l’organisation d’élections libres, transparences et démocratiques uniquement, parce que, tels sont la volonté et l’intérêt du peuple congolais auquel, le Gouvernement se doit d’être au pouvoir jusqu’en 2016.
Libération au titre d’amnistie
La troisième vague de bénéficiaires de la loi d’amnistie est connue. La liste de 109 personnes amnistiées a été publiée au cours du point de presse.
Désarmement volontaire des FDLR
C’est une sorte de restitution que le Porte-parole fait à la presse en rapport avec son séjour passé récemment à Goma, précisément à Kanyabayonga sur instruction du Chef de l’Etat, M. Joseph Kabila. C’est pour prêter main forte au nom du Gouvernement, aux préposés en charge de la mise en œuvre de l’opération de désarmement volontaire des forces négatives FDLR, que la présence de Mende se fait remarquer dans cette partie du pays.
Il convient de signaler que ce processus obéit à l’ultimatum du Chef de l’Etat, lancé à l’endroit de tous les groupes armés encore opérationnels, semant encore la désolation auprès de la population. C’est un désarmement volontaire et chacun est libre de choisir entre la vie civile ou la vie militaire. Mais aussi, de rentrer à Kigali ou d’aller dans un autre pays d’asile.
En inspectant le stock d’armes qui ont été confiées à la MONUSCO à Kanyabayonga, Lambert Mende s’est rendu compte que le stock dépassait de loin de ratio habituel d’une compagnie normale, même dans une force armée régulière.
Qu’à cela ne tienne, les FARDC restent prêtes à faire leur devoir lorsque celui-ci implique une offensive. Mais, c’est une alternative peu recommandée, précise-t-il, par le fait que le Gouvernement privilégie et privilégiera toujours des solutions qui feront l’économie des vies humaines, qu’elles soient amies ou ennemies.
L’option du désarmement forcé reste sur la table au cas où le désarmement volontaire ne s’effectuerait pas dans un délai raisonnable dont la fixation est en cours entre leurs représentants et les experts du Gouvernement, les partenaires notamment, la Monusco et la Sadc.
Par ailleurs, le Gouvernement de la République déclare que ce programme constitue une chance donnée au pays pour en finir avec le fléau de groupes armés.
C’est dans cette optique, insiste-t-il sur l’aspect volontariste de cette action. Car en effet, arracher des armes par la force aux combattants qui acceptent de rendre, eux-mêmes, lesdites armes, paraît aux yeux du Gouvernement la meilleure chose à faire pour préserver des vies humaines.
Il a, enfin, déploré que les émissaires Rd-Congolais qui allaient prendre langue avec les autorités de Kigali dans le cadre du processus de désarmement, se sont vus simplement refuser l’accès.
Eugène Khonde
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