Depuis le dernier week-end, les bulldozers sont de retour sur By Pass, à Lemba, qu’ils avaient désertée inexplicablement après une journée passée à fermer une partie de la voie à la circulation. S’il est salué par les usagers de la route et les riverains, ce retour ne manque pas de susciter des interrogations sur la méthodologie de travail de la société de construction qui a reçu la charge de mener à bon port les travaux d’asphaltage de cette voie importante qui fait du reste partie de la Nationale numéro Un.
C’est à des cycles réguliers en effet que cette société dépêche ses engins sur le terrain où ils travaillent pendant quelques jours avant de disparaître, sans doute pour un autre chantier ailleurs dans la ville. Cette programmation chaotique des travaux est sans doute à la base de la prolongation de leur durée. Prévus pour un an, ils en sont aujourd’hui à leur cinquième année alors que la réhabilitation ici évoquée ne concerne que quelques kilomètres à peine.
Cette situation devrait interpeller la structure chargée de la supervision des travaux. Comment s’effectuent les contrôles et qui a le dernier mot lorsque des dérapages comme ceux constatés sur By Pass au milieu de la semaine dernière sont relevés ?
Le gouvernement de la République a décidé de moderniser la voirie. C’est une excellente idée dans la mesure où la décision vise à sortir nos routes de l’état de délabrement dans lequel une gestion chaotique les a plongées. Mais pour que les objectifs poursuivis soient atteints, il importe de mettre sur pied un mécanisme efficace de contrôle. Contrôle du respect des normes d’abord (qualité de mélange, épaisseur du bitume, largeur de la voie, qualité des canalisations etc), et ensuite contrôle pour éviter le détournement des matériaux. Un kilomètre de route, dénonçait à l’époque Léon Kengo wa Dondo alors Premier Commissaire d’Etat, produit au moins une grande villa dans la ville haute. Le passé doit instruire nos dirigeants qui doivent s’assurer que l’argent qui sort des caisses du Trésor public remplit effectivement et uniquement la mission pour laquelle il a été débloqué.
C’est ce renforcement des contrôles qui pourrait permettre le respect des délais d’exécution des travaux, un objectif qui devrait aussi passer par le respect par l’Etat de ses engagements dont notamment le versement régulier des financements aux entreprises de construction et la neutralisation des réseaux qui imposent des commissions exorbitantes aux bénéficiaires des marchés qui sont, depuis la seconde République, l’une des principales causes de la mauvaise exécution des travaux.
L.P.