La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a salué jeudi 16 juillet 2015 à Kinshasa la collaboration qui se consolide entre l’institution de gestion des élections et les Chefs coutumiers de la RD Congo, lors d’une réunion avec les principaux chefs du Comité national de l’Association nationale des autorités traditionnelles et coutumières (ANATC) sous le leadership du parlementaire Mwami Godefroid Mwenda-Bantu Munongo Meni.
« Nous attendions ce jour mémorable », a lancé d’entrée de jeu le Mwami Godefroid Munongo en réaction à l’allocution de bienvenue leur adressé par le membre de l’Assemblée plénière de la Ceni en charge du suivi du Cadre de Concertation interinstitutionnel et Autorités traditionnelles, Benjamin Bangala Basila.
Les chefs coutumiers ont déclaré qu’ils se sentaient « oubliés par la Ceni », une situation qui les a placés dans un état d’immobilisme total vis-à-vis du processus électoral.
« Nous sommes disposé à vous aider à réussir votre travail. Nous sommes ouverts à tout dialogue sur la marche des élections et à toute forme de collaboration », a rassuré Godefroid Mwenda-Bantu Munongo.
Cette rencontre a connu la participation d’un conseiller principal, des conseillers et des experts de la Ceni, représentant les différents départements opérationnels de l’institution de gestion des élections.
Les Autorités coutumières invitées à s’approprier le processus électoral
La même rencontre a permis à la Ceni de réactiver cet important mécanisme d’accompagnement électoral pour mener à bon port le processus électoral dans son aspect lié à la sensibilisation des électeurs dans les communautés de base que sont les Chefferies.
« Notre rencontre de ce jour se situe dans le cadre de concertation qui existe entre vous (Autorités traditionnelles) et la Ceni et qui nous donne l’opportunité d’échanger sur toutes les matières qui concernent le processus électoral en cours dans notre pays. Notre souhait est que le partenariat qui nous lie soit agissant et que l’implication de l’autorité coutumière dans le processus électoral paraisse de plus en plus imposant tant sur le plan de la sensibilisation, de l’éducation, de l’encadrement de la population que de la sécurisation du système », a expliqué Benjamin Bangala.
En effet, a-t-il souligné, de l’implication des autorités coutumières, on peut logiquement s’attendre à :
1. pour la sensibilisation, que l’adhésion de population au processus électoral soit totale ;
2. pour l’éducation civique électorale, que la population puisse voter utile, surtout au niveau des animateurs des organes délibérants des entités de base qui doivent vous épauler dans la gestion de vos ressorts respectifs ;
3.en tant que représentants ou responsables de leurs entités, qu’elles puissent assumer pleinement leur rôle de garant de la sécurité de leurs juridictions en contribuant efficacement à la sécurisation du processus électoral, gage de l’organisation des élections apaisées, démocratiques, libres et transparentes.
A cette occasion, il a informé les participants de l’évolution du processus électoral en RDC. « C’est un processus qui demande du soutien de la part de toutes les parties prenantes. C’est aussi le souci d’assurer la régularité de nos échanges justifie la nécessité de nous mettre ensemble afin de réfléchir sur la manière de mener nos actions » a insisté Benjamin Bangala.
Une commission paritaire pour élaborer un protocole d’accord
Une commission ad hoc de 10 membres a été mise en place pour réfléchir sur les stratégies à arrêter pour la matérialisation d’un partenariat responsable entre les deux entités et élaborer un protocole d’accord entre la Ceni et l’ANATC.
« La rencontre de ce jour était le début d’une réflexion qui débouchera à la mise sur pied d’un protocole d’Accord entre la Ceni et les Autorités traditionnelles et coutumières de la RDC. Très rapidement, une commission paritaire va se pencher sur la question dès ce lundi 20 juillet 2015 », déclaré à la presse le président de l’ANATC, Godefroid Munongo, qui s’est dit « satisfait ».