Le chef de la Monusco, Martin Kobler, condamne le nouveau massacre contre des civils dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) et demande des actions immédiates conjointes entre la mission onusienne et les Forces armées de la RDC « pour éliminer les terroristes ».
Dans un communiqué publié dimanche 7 décembre, ce haut responsable onusien se dit « profondément choqué » par le massacre, qui a fait la veille une trentaine de morts selon la société civile et une dizaine d’après les sources officielles.
» Je suis profondément choqué par les massacres atroces de la nuit dernière dans les localités d’Ahili et de Manzanzanba. Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes ignobles qui visent à maintenir un climat de terreur dans la région « , a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC.
Selon la société civile, une trentaine de civils ont été tués dans la nuit de samedi 6 décembre par des hommes armés à Manzamba, Ahili et Mulobya, villages situés à une cinquantaine de kilomètres au Nord-Est de Beni. Des sources officielles évoquent une dizaine de morts.
« La multiplication d’actions conjointes FARDC-Monusco est une urgence vitale. Et j’appelle tous les partenaires à renforcer la coopération afin de permettre plus d’interventions immédiates et davantage de patrouilles préventives », a insisté Martin Kobler.
Localités « où n’y a ni policier ni militaire »
Tout en regrettant ce drame, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, souhaite pour sa part l’élargissement du périmètre de sécurité de l’armée dans les zones les plus reculées du territoire de Beni. Selon lui, les massacres de samedi ont été commis dans les localités où il n’y avait pas les forces de sécurité.
Il s’est exprimé ainsi dimanche à Beni lors de sa tournée pour sensibiliser la population sur la situation sécuritaire:
La société civile du Nord-Kivu a également dénoncé les massacres enregistrés ces derniers mois à Beni. Le vice-président de cette structure, Omar Kavota, estime que la RDC ne doit plus tolérer ce genre de situation et en appelle à la réaction de l’armée et du Gouvernement.
« On est en face d’une nouvelle guerre, plus meurtrière que celle du M23 – de triste mémoire. Et il importe que déjà des dispositions soient prises au niveau du gouvernement central ainsi qu’au niveau de la hiérarchie de la Monusco pour qu’on puisse sécuriser la population », a-t-il souhaité, dans cet extrait sonore :
Le territoire de Beni est le théâtre de massacres depuis le mois d’octobre dernier. Plus de deux cents civils ont été tués en l’espace de deux mois, selon des sources officielles. Ces massacres sont souvent attribués aux présumés rebelles ougandais des ADF, opérationnels dans la zone.