La société civile du district du Bas-Uele en Province Orientale dénonce les libertés provisoires accordées à certains prévenus en attente d’un procès. Elle estime que ces libertés provisoires accordées à des présumés criminels contribuent à l’augmentation de la criminalité dans le district. Faute de magistrats, plusieurs tribunaux de paix du Bas-Uélé ne fonctionnent pas depuis deux ans.
Faute de juridiction compétente pour les juger et de prisons officielles pour les garder, le Parquet de grande instance de Buta accorde aux présumés criminels- détenus dans un ancien entrepôt d’une entreprise cotonnière- la liberté provisoire lorsqu’ils la réclament.
« Quand les magistrats constatent que le tribunal ne fonctionne pas, il n’y a pas de prison, ils ne peuvent pas garder quelqu’un pendant un ou deux mois sans qu’il ne soit jugé. Ils accordent la liberté provisoire au détenu qui la sollicite », explique Patrick Awata, point focal Droit de l’homme de la société civile du Bas-Uélé.
La même source indique que certains magistrats exigent jusqu’à 700 dollars américains pour accorder cette liberté provisoire.
« Ces frais n’entrent pas au trésor public, ils vont dans les poches des magistrats », déplore le responsable de la société civile.
Pour lui, cette situation favorise la libération des criminels. Ce qui contribue à l’augmentation de la criminalité dans le Bas-Uélé.
Interrogé sur les accusations de la société civile, le procureur de la République du district du Bas-Uélé, Matthieu Mambo, affirme que tous les frais générés par ces libertés provisoires sont versés à la Banque centrale du Congo (BCC).
Il assure que des magistrats seront envoyés dans les tribunaux pour que ces juridictions fonctionnent normalement. Une fois que ces tribunaux seront opérationnels, il promet que les prévenus en liberté provisoire seront rappelés par la justice.