Les pensionnaires de la prison de Gungu manquent de nourriture depuis deux mois, déplore la société civile de ce territoire du Bandundu. Les autorités locales sur place se rejettent la responsabilité de cette situation. Cette précarité frappe la plupart des prisons à travers le pays. Selon Joachim Kusamba, président de la société civile de Gungu, ce sont les familles des prisonniers qui apportent de la nourriture à leurs parents détenus. Cependant, la plupart de pensionnaires de la maison carcérale de Gungu viennent d’entités éloignées du chef-lieu du territoire et n’ont pas de familles sur place.
Pour l’administrateur du territoire, il revient au chef de la cité de Gungu de nourrir les prisonniers.
Ce dernier, de son côté, met en avant la modicité de ses recettes. Il consent néanmoins à intervenir de manière ponctuelle, informe la Société Civile.
Entre temps, les détenus continuent à se plaindre de leur faim.
La situation de la prison de Gungu n’est pas un cas isolé en RDC, où la plupart des prisons pourvoient difficilement pour la nourriture de leurs pensionnaires.
Fin août dernier, Le porte-parole des aumôniers de la prison centrale de Mbanza-Ngungu, dans le Bas-Congo, avait lancé un appel à l’aide pour trouver de l’eau et de la nourriture pour plus de trois cents détenus.
Certaines maisons carcérales mettent en place des stratégies pour survivre à cette précarité.
Dans le Rutshuru, au Nord-Kivu, par exemple, les prisonniers cultivent des champs de légumes, de maïs et entretiennent des potagers pour se nourrir.
Selon les responsables de la prison, la vente du reste de cette production agricole permet de couvrir d’autres besoins de cette maison carcérale.