A l’ombre des arbres touffus bordant les trottoirs où souffle un vent frais, les terrasses en’ plein air des quartiers de Bandalungwa, grouillent de monde. On y taille bavette autour d’un verre de bière ou d’une boisson gazeuse. On y conclut des affaires, en grignotant des cacahuètes. Et on tisse des amitiés en se restaurant des brochettes de bœuf ou de tranches de chikwangue et de cabri grillées.
Dimanche 1er mars 2015, vers 21 heures, agglutinés devant quelques écrans de télévision qui retransmettaient des matches des championnats d’Europe de football, les férus du ballon rond ne faisaient pas attention à l’arrivée de quatre gaillards dans une terrasse du quartier Adoula. Leur véhicule laissé au parking avec un chauffeur agrippé au volant, ils se sont attablés dans un coin, surveillant les mouvements des clients fortunés qui parlent et rien à gorges déployées.
Ces derniers sont vite catalogués par rapport à leur accoutrement, au parfum raffiné qu’ils dégagent, aux bières de luxe qu’ils consomment ou aux téléphones
V.I.P qu’ils portent. Certains regards curieux et envieux convergent vers eux, tout en échangeant quelques confidences.
Un homme habillé d’une culotte aux poches plaquées, avec un T-shirt, aux lunettes Cartier, s’est approché de sa B.M.W. comme s’il voulait y retirer quelque chose. Il a vu trois gaillards l’encercler en tirant des coups de feu en l’air, et tenaient à lui arracher ses clés de contact. L’homme a résisté et immédiatement, les curieux, ont accouru pour en savoir davantage. C’est en ce moment que les gaillards armés en tenue civile ont couru vers leur véhicule qui a démarré aussitôt sous le crépitement des balles. Un braquage a failli se commettre, n’eussent été la curiosité et la vigilance des badauds et autres fanatiques du football.
La victime, toute tremblotante de peur, était encore sous le choc. Elle reconnaîtra qu’on lui avait arraché quatre téléphones, une chaînette en or qui pendait à son cou, ainsi qu’une montre de marque Rolex.
Braquage d’un chauffeur à bord d’une voiturette de marque Toyota I.S.T.
Depuis deux semaines, le chauffeur Dany Mabiala est toujours traumatisé par le braquage dont il a été victime à bord de sa voiture Toyota modèle I.S.T. Ce jeune homme âgé à peine de 26ans, célibataire ‘et domicilié sur avenue Kabalo dans la commune de Lingwala, sillonnait les artères de Kinshasa en quête dés clients. Samedi 21 février 201 5, le chauffeur Dany a embarqué vers 23 heures, au rond-point Victoire à Matonge, un homme et trois femmes avec pour destination commune le quartier Bon Marché.
Jusqu’à ‘Limete Funa, sur le boulevard Lumumba, le voyage s’est déroulé sans incident. Pendant que les passagers échangeaient sur leurs activités, Dany Mabiala savourait ‘la musique de sa radio de bord. Vers l’aéroport de Ndolo, une dame a demandé à descendre. La voiture s’est arrêtée. La cliente qui est aussitôt descendue, s’est en allée sans payer sa course, obligeant le taximan à la suivre vers un coin obscur.
De retour à son engin, il sera braqué. L’homme armé lui a pointé un revolver, en lui exigeant les clés de contact. Et comme il hésitait, un coup de balle tiré en l’air, a convaincu le pauvre conducteur du danger qu’il courait et des risques d’être abattu à l’insu des témoins. Dany Mabiala a cédé, la mort dans l’âme, les clés de la voiturette. C’est à cet instant qu’il a compris que les deux dames et le malfaiteur faisaient partie d’un même groupe de bandits.
Et c’est plus loin qu’ils ont récupéré la dame.
Jusqu’à ce jour, la Toyota I.S.T. demeure introuvable et les braqueurs qu’il. ne saurait plus reconnaitre sont toujours en cavale. Dany Mabiala qui a saisi la police, sillonne le centre-ville à la recherche des traces de son engin.
Par J.R.T.