Dix heures de débat houleux le. 17 janvier dernier à l’Assemblée nationale pour adopter à 23h30’ le projet de loi électorale à là majorité de 337 députés, 8 ont voté contre et 24 se sont abstenus. La loi adoptée devra être examinée aujourd’hui en deuxième lecture au Sénat avant d’être promulguée par le chef de l’Etat.
L’objectif étant de tout terminer avant la clôture de cette session extraordinaire, l‘Assemblée nationale s’estime heureuse d’avoir gagné ce pari. Il appartient à la Chambre haute du Parlement de tout finir avant le 27 janvier prochain.
Pendant ce temps, l’Opposition a appelé aujourd’hui lundi la population à descendre dans la rue en vue d’empêcher ‘examen du projet de loi électorale. Si la Majorité se réjouit d’avoir gagné la partie, il sied cependant de reconnaître la tension qui a entouré cette séance alors que l’Opposition n’y avait pas pris part.
Deux articles ont divisé la Majorité. Il s’agit des articles 8 et 13. Le premier a concerné la liste électorale qui doit être actualisée en tenant compte de l’évolution des données démographiques et de l’identification de la population.
Pour certains députés qui ont salué cette disposition, le recensement permettra à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de disposer d’un fichier central de la population et d’évoluer sur des bases saines.
D’autres par contre ont estimé que le recensement ne doit pas être lié aux élections. Le risque étant de retarder les prochaines élections. Quant à l’article 13 qui stipule que dans une circonscription de plus de 2 sièges, un tiers des candidats présentés sur une liste soit de l’autre sexe, cet article a été supprimé à la suite d’un amendement, qui soutenait que cette disposition favorisait carrément la femme alors que celle-ci devait être compétitive.
Les 55 députées de la Majorité ont claqué la porte pendant une trentaine de minutés, le temps de laisser que ledit article soit adopté sans elles. Une députée s’est exprimée en ces termes “Effectivement, si nous devons aller la compétition, toutes les femmes que vous voyez ici ont été élues à la proportionnelle, au même scrutin que les hommes. Mais nous nous sommes dit, parce que notre pays a ratifié, dans le cadre de la SADC, le protocole sur le genre, de la parité, on devrait déjà commencer à appliquer l’article 13”.
La claque de Francis Kalombo
Le président de la Ligue des jeunes du PPRD, le député Francis Kalombo, qui, du reste, a boycotté cette séance d’examen de la loi, n’a pas eu sa langue dans sa poche. Il a dénoncé un passage en force de cette loi par la Majorité et l’hypocrisie de vouloir organiser un recensement. Il estime que le gouvernement n’a rien fait pour que le recensement se fasse, bien que le PPRD l’ait demandé depuis longtemps.
L’Office national de l’identification de la population (ONIP) est créé depuis 2011, souligne-t-il encore, et il n’ya que quelques jours que l’on a nommé les membres qui pour le moment n’ont pas de bureau et n’ont pas commencé leur travail.
« Comment pouvez-vous croire qu’on ira aux élections alors que le recensement n’a pas commencé?, demande Francis Kalombo. C’est de la poudre aux yeux, c’est pour nous faire avaler des couleuvres, et je suis sûr et certain qu’il n’y a aucune volonté pour qu’on aille aux élections en imposant un recensement. Je représente la population et moralement, consciemment, je ne peux pas voter cette disposition, c’est nous ramener en arrière.”
Et le député de conclure:
“Aujourd’hui, ne pas aller aux élections, c’est priver la population de ce qu’elle veut. Je suis de la majorité, je soutiens la Majorité, mais sur ce point, je ne si.iis pas d’accord avec la Majorité.
LP