Délocalisé provisoirement à Naïrobi au Kenya, le siège de l’Union africaine des télécommunications (UAT) est sur le point d’être rapatrié à Kinshasa, en RDC, qui a toujours abrité cette » organisation internationale. C’est ce qui ressort de la séance de travail qui a réuni, autour d’une même table, le secrétaire général de l’UAT et des experts congolais au cabinet du ministre en charge de Poste, télécommunications, nouvelles technologies de l’information et de la communication. Bien entendu, Abdoulkarim Soumaïla s’est d’abord entretenu avec le Pr Tryphon Kin kiey Mulumba avant de discuter des modalités du rapatriement du siège de son institution avec les experts congolais.
Se confiant à la presse à l’issue de la séance de travail, le secrétaire général de l’UAT a reconnu avoir passé une bonne matinée de travail avec le ministre des PT-NTIC et l’équipe des experts. Car, a-t-il expliqué, la délégation de la RDC voulait entendre les préoccupations du secrétariat de l’UAT sur le rapatriement du siège de cette institution à Kinshasa. Cette union, qui a toujours eu son siège à Kinshasa, avait vu le même siège être transféré à Naïrobi à titre transitoire. « Nous avons fait le point sur un certain nombre de conditionnalités que la RDC doit remplir sur la procédure de rapatriement et je suis content des dispositions prises par le ministre pour obtenir l’accord de siège », indique-t-il.
LE DECAISSEMENT PAR LA RDC D’UNE PARTIE DES ARRIERES DE LA RDC AU CENTRE DES DISCUSSIONS
Parlant de l’obtention de l’accord de siège, Abdoulkarim Soumaïla précise que cela passe par le règlement, par la RDC, de ses arriérés. « Je suis satisfait que la RDC ait fait un premier pas dans le décaissement de la dette et a montré son intérêt concernant les conditionnalités. Nous avons discuté sur beaucoup de points de l’accord de siège et allons poursuivre les discussions au mois de février 2015 à Naïrobi », laisse entendre, par ailleurs très optimiste, le secrétaire général de l’UAT en séjour à Kinshasa et qui n’a pas caché sa satisfaction sur le déroulement des travaux. « Nous sommes sur la bonne voie pour que ce siège soit rapatrié à Kinshasa », prend-t-il soin de préciser à la presse.
Faut-il croire que plus rien ne s’oppose à ce rapatriement avec la visite du secrétaire général ? Le SG préfère se montrer prudent. « Il s’agit des questions de logistique, la RDC a fait un premier pas, mais la délégation congolaise doit se rendre à Naïrobi pour la suite des discussions. Ma visite ne consistait pas à décider, mais c’était pour remercier les autorités de la RDC pour cet engagement », conclut-il. Pour rappel, la RDC avait effectivement perdu le siège de l’UAT à cause de conflits internes. Comme le Gouvernement congolais a payé une partie de ces arriérés, la porte est donc ouverte pour que le siège de l’UAT, transféré transitoirement à Naïrobi, au Kenya, soit rapatrié à Kinshasa, la capitale de la RD Congo.
MATATA DECANTE LA SITUATION DE 17 ANS D’ARRIERES DE LA RDC C’est ce qui explique le séjour que le secrétaire général de l’UAT effectue à Kinshasa du 26 au 29 novembre 2014 à l’initiative du ministre Tryphon KIn kiey Mulumba. L’Union africaine des télécommunications est l’agence spécialisée dans les télécommunications avec pour siège légal la RDC. « Ce siège a été temporairement déplacé à Naïrobi au Kenya en 1997 suite aux conflits internes qu’a connus le pays », indique le communiqué de presse du ministère des PT-NTIC. C’est ainsi que le ministre des PT-NTIC, avec le soutien du Premier ministre Matata Ponyo a amorcé une série de démarches pour le rapatriement du siège de l’UAT en RDC. C’est ce qui est en voie de se réaliser.
Car, la RDC avait, entretemps, accumulé 17 ans d’arriérés de contribution auprès de cette institution.
Lors de la réunion des plénipotentiaires de l’UAT en juillet 2014 à Harare au Zimbabwe, il avait été rappelé à la RDC que la période de 8 ans pour abriter le siège de l’Union de manière temporaire dans un pays autre le siège légal tel que stipulé dans la constitution et la convention était largement écoulée. Un moratoire allant jusqu’au 31 juillet 2015 a été accordé à la RDC pour confirmer sa volonté et sa disponibilité d’accueillir à nouveau le siège de l’UAT sur son sol. C’est de la sorte que la RDC a apuré d’un trait la moitié des arriérés, soit 222.000 USD pour restaurer sa crédibilité. Pour la suite des événements, le Premier ministre Matata a déjà autorisé le paiement du solde.
LA RDC AMBITIONNE DESORMAIS DE DEVENIR LE HUB DE L’AFRIQUE Il reste à la RDC de ratifier la contribution et la convention de l’Union dont elle est signataire, de régler les conditions sécuritaires pour les fonctionnaires statutaires et enfin de pourvoir un bâtiment pour le siège à Kinshasa. Car, ce positionnement dans l’espace des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication est jugé crucial pour la RDC qui a l’ambition de devenir le hub de l’Afrique.
Grâce à sa position géostratégique, confie-t-on, le Congo veut également servir de téléport du continent et développer son infrastructure à haut débit avec 11 points d’interconnexions avec les pays voisins. C’est l’intérêt de la RDC à récupérer le siège de l’UAT.
Ainsi, après l’apurement d’une trentaine d’années d’arriérés auprès de l’Union internationale des télécommunications (UIT), ce qui a du reste permis au Congo de recouvrer son droit de vote et de participer désormais plus activement aux activités de l’Union internationale, le Pr Tryphon Kin kiey se félicite de l’initiative du rapatriement du siège de l’UAT. Ce qui constitue une avancée significative pour le Congo en vue de lui permettre de redevenir la plaque tournante du continent pour le développement des télécommunications. Ce leader, laisse-t-on entendre, ne pourra s’affirmer qu’avec l’accompagnement d’une politique volontaire du Gouvernement. M. M.