AU PALAIS DU PEUPLE, LE THÉÂTRE CLASSIQUE RENAÎT DE SES CENDRES

Vendredi 29 juillet 2016 - 09:23
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Désormais, l’on peut dire avec fierté que le théâtre classique a bel et bien signé son retour sur la scène culturelle RD-congolaise. Cette réalité a été vécue hier jeudi 28 juillet à travers la soirée VIP consacrée au théâtre classique au Palais du peuple. Des artistes comédiens triés sur le volet ont égayé l’assistance autour de la pièce «Et pourtant, elle tourne», un script entièrement écrit par la belle plume du professeur Henry Mova, homme politique et écrivain RD-congolais. Ce scénario superbement interprété, lance un message fort contre l’impérialisme colonial et invite les Africains à se réveiller, notamment les RD-Congolais, pour construire leur pays.
A l’initiative du speaker de la chambre basse du Parlement, Aubin Minaku, une soirée spéciale dédiée au théâtre classique a eu lieu hier jeudi 28 juillet au Palais du peuple. Organisée en partenariat avec les associations culturelles Carrefour Congo culture et Afrosophia, cette soirée d’hommage à l’artiste musicien Papa Wemba et le ministre de la Culture, Baudouin Banza Mukalayi, tous deux décédés il y a peu, a connu une ambiance bon enfant. Avant la présentation de la pièce proprement dite, le MC de la soirée, l’artiste musicien Jean Goubald a fait le one man show. Avec ses histoires marrantes, il n’a pas manqué d’égayer le public venu assister à ce spectacle de théâtre. Juste après son sketch, les artistes sont montés sur scène pour présenter la pièce «Et pourtant, elle tourne», sous la direction d’Elbas Manuana, artiste et enseignant à l’Institut national des arts -INA. A travers cette pièce écrite par le professeur Henry Mova, les artistes comédiens ont relaté plusieurs histoires liées à l’histoire de l’homme noir. Ils ont notamment découragé les Africains à emprunter des voies détournées pour joindre l’Europe, principalement la traversée de la mer. Les acteurs de la pièce ont également fustigé la traite de noir qui se vit aujourd’hui sous d’autres formes, particulièrement l’impérialisme occidental se traduisant par l’ingérence de la Communauté internationale dans les affaires politiques des pays africains. Livrant leurs impressions au sortir du spectacle, différents amoureux du théâtre ont loué l’initiative. «Cet événement est une sorte de plaidoyer pour le retour du théâtre classique en RD-Congo», a laissé entendre la chanteuse Barbara Kanam, marraine de cette soirée. «C’est un spectacle intéressant qui m’a donné du baume au cœur. On sent que l’Africain, particulièrement le RD-Congolais commence à prendre conscience de ce qu’était son état. Le fait de prendre conscience donne la force de commencer un nouveau départ», a déclaré Alice Nzuzi Mbombo, ADG de MAICOFROID. «Ce spectacle lancé par le SG du PPRD, le professeur Henry Mova, sous la conduite du président de l’Assemblée nationale, est une très belle initiative. Nous avons compris que nous sommes Africains et nous ne sommes pas des sous-hommes. Nous avons suivi l’histoire de la colonisation, de l’humanisation et de la civilisation qui doivent nous interpeler aujourd’hui. On ne doit plus être colonisé comme par le passé, nous devons nous prendre en charge comme disait Mzée Désiré Kabila, nous devons nous organiser pour avoir une armée forte et nous devons défendre notre souveraineté. Cette pièce peut aider la jeunesse à aller de l’avant pour des nouvelles perspective dans notre pays», a confié Emmanuel Ramazani Shadari, haut cadre du PPRD. «A travers cette pièce, j’ai compris que le bonheur ne se trouve pas où on veut aller, mais là où on se trouve. Et souvent on l’ignore. Je suis très satisfait d’être venu à cette soirée», a dit Patcho Panda, directeur de cabinet adjoint au ministère des Sports. «J’encourage l’initiative, car c’est une excellente idée qu’on puisse revenir à la promotion du théâtre classique. Je suis également heureux de voir que la salle a été totalement réfectionnée. C’est une invitation aux artistes et également au public. Nous devons donc diversifier nos talents, car il y a la musique certes, l’art plastique mais il y a aussi le théâtre», a déclaré le professeur et écrivain Isidore Ndaywell. «J’ai des émotions de joie, car je suis moi-même un homme de culture et de théâtre aussi. Ça été un honneur pour moi d’avoir participé à cette soirée théâtrale, car il y en a plus beaucoup dans la ville de Kinshasa suite au manque des salles des spectacles. Il y a aussi manque de mécènes et beaucoup d’autres choses mais ce soir ça a été un grand plaisir pour moi d’avoir revu du théâtre classique chez nous. Le message est que nous devons beaucoup travailler pour nous affranchir et être au même niveau que les autres», a soutenu l’écrivain Bwabwa wa Kayembe. «Je suis très ravi, car des expériences pareilles datent vraiment d’une décennie dans notre pays. Quand on décide de faire renaitre le théâtre, nous, on ne peut que nous en réjouir parce que la RD-Congo est un grand pays culturel. On ne peut pas parler de ce pays sans culture et sans théâtre qui est le miroir de la société. Nous saluons cette production de très haute facture pourvue que ça continue car un pays ne peut pas évoluer sans théâtre. On a prouvé qu’en RD-Congo il n’y a pas que des trucs terre à terre, des trucs de bas étage mais il y a aussi du théâtre, et du vrai alors», a souligné l’artiste comédien Bodo.
Des invités de marque
Dans cette soirée, l’on a noté la présence des grandes personnalités issues des différentes sphères. Tels qu’Aubin Minaku, président de la chambre basse du Parlement, Denis Kambayi, ministre RD-congolais des Sports, Thérèse Olenga, ministre provincial de l’Education et de la Culture de la ville de Kinshasa, Enerstine Nyoka, vice-ministre du Budget. Des diplomates, députés, sénateurs, amoureux du théâtre classique, journalistes, écrivains et autres étaient de la partie.
Guylain LUZAMBA