Le lieutenant-colonel Birosho Zanzu, officier supérieur des Fardc est condamné à mort pour entre autres participation à un mouvement rebelle et terrorisme. Même si par rapport à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, à la Coordination de la Société civile, les Congolais sont encore sur leur soif estimant qu’on n’a condamné que du menu fretin comme Birosho, mais à l’analyse de ce personnage et de ses activités au noir, on a la chair de poule.
La question est de savoir combien de « Birosho » il y a dans les rangs des Fardc ? Va-t-on les démasquer afin de mettre un terme à leurs activités d’infiltration, de taupe ou de cinquième colonne qui fragilisent les positions de l’armée nationale ? Quelles étaient les attributions du lieutenant-colonel Birocho Nzanzu ? L’homme était un officier de liaison, chargé des contacts avec l’armée ougandaise.
Il a effectué plusieurs déplacements en Ouganda pour des réunions d’état-major avec l’armée de ce pays. Mais en réalité, il est devenu un officier de liaison avec les islamistes ougandais des ADF/NALU pour qui il faisait tout et pendant longtemps sans que la Sécurité militaire congolaise ne l’ait détecté.
Ce n’est que dans l’affaire Ndala qu’on a découvert le pot-aux-roses. Sans doute que les Renseignements ougandais, eux, ont compris qu’il s’agit d’un agent double au service des ADF. Car comme on le sait, c’est depuis 1995 que les ADF évoluent dans la zone au relief accidenté : massif Ruwenzori. Ils n’ont jamais mené la moindre opération contre leur propre pays.
LES SERVICES RWANDAIS ET OUGANDAIS BIEN ACTIFS A L’EST DE LA RDC Quand Birocho travaille pour le compte des ADF et qu’il est même impliqué dans la mort de celui qui a humilié l’armée du M23, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, il n’est pas exclu qu’il soit aux services de ces deux pays dont les Services de renseignements sont bien actifs dans l’Est de la Rdc.
Celui qui collabore avec un groupe armé comme l’ADF sert les intérêts de la politique qui consiste à rendre l’Est de la Rdc ingouvernable. C’est ce que fait le lieutenant-colonel Birosho Nzanzu. L’Etat-major des Fardc est interpellé et doit mettre les bouchées doubles pour démasquer tous les autres « Birosho » qui sont dans ses rangs et qui ont collaboré avec les ADF dans les tueries sauvages à la machette, perpétrées à Beni et Beni-Territoire.
La Cour opérationnelle du Nord-Kivu, siégeant à Beni, a donné des indications à ce sujet. En ouvrant un deuxième procès pour connaître la vérité sur ces massacres des ADF et de leurs complices dans les Fardc, elle a fait œuvre utile. Mais lundi dernier, la Cour a acquitté le lieutenant-colonel Birocho dans cette cause. C’est de droit car, pendant toute la période des tueries des ADF, lui Birocho était en détention et dispose donc d’un alibi.
LA PROCEDURE TOURNERA EN VAUDEVILLE
Mais certains combattants des ADF, présentés devant la Cour, ont continué à déclarer avoir opéré avec la complicité des Fardc. Trop mince sans produire des éléments de preuve. C’est là où les Services de renseignements militaires doivent entrer dans la danse. Ce sont eux et non la Cour qui doivent rechercher des « Birocho » dans les rangs des Fardc. La Cour attend d’être saisie sur base des faits que les Services et le Parquet doivent réunir.
Autrement, la procédure tournera en vaudeville. C’est un peu le cas du procès Ndala qui a laissé un goût d’inachevé. Tout le monde sait que le Parquet militaire a eu du mal à réunir des preuves pour asseoir les poursuites et arriver à la condamnation. Car, tout de même, Birosho n’a pas agi seul tel que présenté devant la Cour.
Mais il doit avoir des connexions qui continuent assurément leur basse besogne jusqu’à ce jour, tant qu’ils ne seront jamais neutralisés par la Sécurité militaire. C’est cela qu’attendent les Congolais. Sinon, il ne faudra pas s’étonner de voir les ADF poursuivre implacablement la mise à exécution de leurs cruautés à Beni-ville et Beni-Territoire. Où ils égorgent à la machette à tour de bras. KANDOLO M.