La motion de défiance de l’Opposition contre le ministre délégué auprès du Premier ministre, en charge des Finances est déjà invalidée. Seulement parce qu’elle a pêché sur sa forme. Surtout que sur les 58 députés qui l’avaient signée auparavant, dix se sont rétractés. Mais quelle n’a pas été la surprise de voir qu’après la plénière du mercredi 29 octobre dernier, au cours de laquelle le président de la Chambre a annoncé l’invalidité de cette motion, quelques députés n’ont pas désarmé. Ils ont amorcé des manœuvres sournoises pour revenir sur cette initiative contre le ministre Patrick Kitebi.
Que cache l’acharnement au tour de la motion de défiance contre le ministre délégué auprès du Premier ministre, en charge des Finances ? C’est la question que ne cessent de se poser la plupart des vertébrés en matière parlementaire en RDC. Au mépris de la procédure, qui veut qu’une motion ne peut pas être reprise au cours de la même session dès qu’elle a été invalidée, on a vu des députés chercher à s’ajouter sur la motion déjà invalidée.
D’autres élus étaient même allés en campagne pour la nouvelle collecte des signatures. " Nous pensons que si les députés peuvent retirer leurs signatures, il doit y avoir un mécanisme pour ajouter les signatures ", ont expliqué les députés qui s’emploient dans la collecte des signatures. Est-ce par ignorance des prescrits de la Constitution ou du Règlement intérieur de la Chambre sur cette question ?
La question reste posée surtout quand on sait que les députés qui s’adonnent à cette démarche sont sensés connaître les textes de loi par cœur.
Dans les travées de l’Hémicycle, on apprend même que l’acharnement contre Patrick Kitebi aurait plusieurs ressorts. Outre le fait que cette croisade vise à disqualifier la Majorité et donc le régime. La campagne anti-Kitebi procéderait aussi d’une guerre de leadership dans la province du Bandundu.
Nouveau venu dans le monde politique, le ministre délégué auprès du Premier ministre n’aura pas eu besoin des temps pour s’affirmer. Sa compétence, sa loyauté dans sa province ne lui attire pas que des ennuis. Dans cette manœuvre, intervient aussi la perspective annoncée du Gouvernement de cohésion nationale. Cette grande annonce parait l’occasion rêvée pour tenter de déstabiliser ce nouveau venu dans l’arène politique.
En réalité, explique-t-on dans les travées de la Chambre, ces manœuvres de bas étages ne font que discréditer leurs initiateurs. Parce que même les invertébrés ont compris que cette démarche ne vise pas que la tête de Kitebi. Celui-ci n’est que l’arbre qui cache la forêt. Même l’Opposition parlementaire non concernée par cette machine en sait un peu plus. La Majorité qui connaît bien le côté sensationnel des auteurs de cette motion contre Kitebi, ont compris que l’heure n’est plus à la distraction. Dorian KISIMBA