José Père Elanga est un artiste de renommée internationale, au talent prodigieux qui fait la fierté de la musique congolaise à l’étranger. Depuis la Scandinavie, cet ancien du groupe Zaiko Nkolo Mboka a accordé un entretien au journal kinois « La Prospérité ». Véritable Ambassadeur de la musique congolaise, le chanteur a saisi l’occasion pour montrer à la face du monde les grandes prouesses de la rumba ou encore du Ndombolo. Il a, également, parlé de son single en gestation, «Galaxy» et aussi de sa brillante participation dans un nouveau film documentaire consacré à la musique réalisé avec le concours des grands musiciens irakiens. Retrouvez, ci-après, l’intégralité du message de José Elenga à ses fans.
La Prospérité: Pouvez-vous vous présenter brièvement au public de l’art d’Orphée et aux lecteurs de La Prospérité?
José Père Elanga : Je suis né et grandi à Kinshasa. Je suis un artiste musicien congolais résidant actuellement en Europe, précisément en Suède. Je suis auteur et compositeur de chansons. Un chanteur polyvalent qui gratte aussi la guitare.
LP: Comment se présente votre parcours musical ?
JPE : Mon aventure avec la musique commence vers les années 1986 lorsqu’avec les amis, nous avions créé le groupe Traction Paris 9. Une année après, je rejoins le group Art-Pathino. C’est ici que la passion de l’art prendra corps et esprit pour faire vraiment une carrière. C’est ainsi que je suis allé en 1998 à l’orchestre Ablagothes Bata Bata. Cette expérience va me permettre de trouver une place en 1993 dans Zaiko Familia Dei. Là- bas, je bossais pendant trois ans avant d’être récupéré dans le groupe Nouvelle écriture de Papa Wemba où je n’ai évolué que pendant un an. En 1997, je travaillais avec le feu Madilu dans son orchestre Multi-System. Deux ans après, j’ai quitté Madilu pour intégrer Zaiko Langa Langa Nkolo mboka jusqu’à 2015.
LP: Avez-vous des œuvres références par lesquelles le public peut facilement vous reconnaître ?
JPE : J´ai encadré beaucoup de jeunes talents qui sont devenus des musiciens confirmés. J´ai chanté une chanson patriotique à l´époque de Mzee Kabila qui a marqué l´actualité. La chanson s’intitule «Tongo etani». J’ai fait Zénith avec Zaiko Nkolo Mboka. Dans Zaiko, j’ai placé un titre dans l’album « Eureka » sorti en Europe. Récemment, j’ai reçu le trophée « Stim» au Festival D´Avignon avec le très renommé Faustin Linyekula, un autre congolais qui fait la fierté de la culture congolaise à travers le monde. Il y a également pas mal de choses que j’ai bénéficiées grâce à la musique.
LP : Quelle est votre particularité dans la musique ?
JPE : C´est le mélange de ma musique qui fait la différence avec les autres. Mon style se nourrit des autres, tout en gardant son authenticité.
LP : Que peut-on attendre encore de vous après la sortie de votre premier disque en solo «Varma Kitoko» ?
JPE : Pour l’instant, je suis en train de préparer un nouveau single intitulé «Galaxy», dont l’enregistrement s’effectue à Paris.
LP : Pourquoi «Galaxy» ?
JPE: J’ai toujours pensé à un univers où les gens sont réunis, rassemblés dans une musique. Donc, cet univers, je l’appelle «Galaxy», le nouveau monde.
LP : Qu’est-ce que vous envisagez pour défendre encore plus la RDC sur le plan culturel ?
JPE : J’ai signé un contrat avec un producteur, avec qui nous allons travailler pour défendre encore et toujours la musique congolaise, en international. Bien avant, j’avais lancé mon premier album en solo, « Varma Kitoko » qui est sur le bac. Je viens aussi de participer dans un film documentaire dont le titre en suédois est « Berattelserfran Malmo » ou « Sounds of Exile », en anglais. Dans ce film, je suis l’un des artistes qui fait la tête d’affiche avec une chanteuse irakienne Nadin Al Khalidi et Jafar H Alkhaffat, un maestro de la musique irakienne. Vraiment, c’est une grande fierté pour notre pays d’avoir un artiste Congolais dans ce documentaire qui est déjà disponible sur You tube. Ce film raconte l’histoire de trois artistes venus d’ailleurs, qui se sont établis ; qui ont émergé dans la société grâce à leur musique. Très bel scénario qui va non seulement égayer le public mais aussi révéler beaucoup de choses comme enseignement sur la carrière d’un artiste musicien.
LP : Cela fait 5 ans depuis que les musiciens congolais ne se produisent plus en Europe à cause des attitudes de combattants. Quel remède préconisez-vous pour mettre fin à cette situation ?
JPE : Le problème est entre Congolais. Nous devons chercher l´unité et cultiver plus l’amour du prochain, comme j’ai toujours prôné "Soigner-soigner".
LP : A quand remonte votre dernière prestation sur la scène internationale ?
JPE : Au mois de mai dernier, j’avais joué à Copenhague. Le 12 du même mois, j’étais à Kristianstad pour une production. Un jour après, j’avais presté à Malmo. C’était un mois consacré à des spectacles de haut niveau en Scandinavie. Nous avons connu une trêve pendant les vacances en Europe, qui commence à partir de juin, juillet, août. C’est la période pendant laquelle beaucoup de personnes partent en vacances. Quant à moi, je pense que les activités vont reprendre au mois d’octobre.
LP : Quand est-ce que les Congolais vont-t-ils retrouver José Père Elenga sur scène à Kinshasa ?
JPE : L’année prochaine, je viendrai avec ma famille, à Kinshasa. J’ai prévu également une tournée mondiale qui va commencer par le Congo.
Propos recueillis par Jordache Diala