Trente-huit éléments des rebelles ougandais des ADF/NALU ont été transférés à la prison militaire de Ndolo dans la commune de Barumbu où ils ont été présentés à la presse. Ce premier groupe, constitué de 22 Ougandais, 10 Congolais, 5 Kenyans et 1 Tanzanien va être jugé pour des crimes commis à Beni et ses environs dans la province du Nord-Kivu.
Les trente-huit terroristes ont été arrêtés dans les localités de Kamango, Owetsho, Mbao, et P14 par les éléments des Forces armées de la Rpublique démocratique du Congo (FARDC) grâce à la collaboration de la population locale. Ils se mettaient à semer la désolation et la mort au sein de la population du territoire de Beni. .
Ce coup de filet des FARDC est intervenu quelques jours après une série d’attaques meurtrières des ADF-Nalu ayant endeuillé Beni et Erengeti avec le massacre de plus de 80 morts. Des tueries qui ont provoqué une onde de choc dans la communauté nationale et internationale ont fait la Une des médias nationaux et internationaux durant plusieurs semaines
Selon la justice militaire, un autre groupe d’assaillants sera transféré incessamment dans la capitale congolaise avant le début du procès prévu très prochainement.
Cette arrestation rentre dans le cadre de l’opération » Sokola » (Nettoyez en lingala) lancée depuis le début de l’année dans cette partie du territoire national par les FARDC appuyées par la Monusco. Après les attaques menées par les FARDC contre ces criminels, les ADF-Nalu ont dû changer leur mode opératoire. Ils s’en prennent désormais à la population civile qu’ils se mettent à massacrer à coups de machettes, de haches et de marteaux.
Représailles contre la population
En guise de représailles, les rebelles ougandais des ADF s’attaquent maintenant à la population civile pour avoir collaboré avec les forces gouvernementales pour les identifier.
Selon le site web de la Télé 50, les raisons évoquées par ces rebelles pour expliquer leur ralliement aux groupes armés restent flous et diverses. Un Congolais a raconté qu’il était conducteur de moto qui travaillait à Beni avant d’être arrêté un jour par les rebelles ADF/Nalu. Ceux-ci l’ont obligé de transporter leur butin dans la forêt. Une fois dans la forêt, les éléments des ADF l’ont obligé à s’enrôler dans leur groupe en lui expliquant la manipulation de l’arme. Quant à cet autre rebelle, répondant au nom de Kambale, il était chauffeur avant d’être pris en otage par des ADF/Nalu à Butembo où il exerçait paisiblement son travail. Comme le premier, les rebelles lui auraient demandé de transporter leur butin jusqu’en forêt. Arrivés là, ils n’ont pas voulu le libérer lui imposant de rester à leurs cotés où il est resté pendant deux ans. Ses bourreaux l’avaient surnommé « Mbuza mabe « .
Un troisième, au nom de Mulekia Muhongwa, a confessé avoir tant souffert dans la forêt avec sa femme, ses enfants et son frère. En cherchant à fuir, les ADF lui ont tiré dessus : il a reçu trois balles, deux dans la main gauche et une à la jambe droite. C’est grâce au Gouvernement qu’il a eu la vie sauve. Il a dit ne pas connaitre le sort de ses enfants restés dans la forêt aux mains de ces criminels. » Je suis ici pour raison d’enquête « , a-t-il indiqué, avoir après passé 6 mois dans la forêt.
La population congolaise dans son ensemble souhaite une chose : que le procès de ces malfrats soit public retransmis en direct ce qui permettra de comprendre les motivations réelles de ces rebelles.
Kléber Kungu