APRES UNE RENCONTRE SPORTIVE LA TERREUR S’INSTALLE DANS LES ALENTOURS DU STADE TATA RAPHAËL !

Jeudi 25 février 2016 - 05:39
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Excédée par la récurrence et l’ampleur de la criminalité dans leur cité, les habitants de l’ex-quartier Imo-Congo haussent le ton. Ils dénoncent l’inertie des agents de la Police nationale congolaise (PNC), commis à la sécurité dudit stade.
Loisir et insécurité riment à merveille au stade Tata Raphaël de Kinshasa. Après une rencontre sportive, les alentours de ce terrain de football n’offrent aucune garantie sécuritaire. Quiconque y passe, n’a aucune chance de terminer son parcours en toute quiétude. Et pour cause ? Des dizaines de voyous, associés aux jeunes gens sans abri, menacent des passants sans aucune défense et les dépouillent de tous leurs biens de valeur : téléphones portables, lap top et bijoux. Parfois aussi des chaussures.
Munis d’armes blanches (rasoir, tourne-vice, canif…), ces bandits dont l’âge varie entre 15 et 30 ans, opèrent au su et au vu de tous. Exactement à l’égal de leur alter ego du Marché central. Une particularité cependant. Les " Shégués " de l’ex-stade du 20 Mai vont jusqu’à blesser leur victime en cas de résistance. Voilà qui les diffère de pickpockets ordinaires opérant dans tous les marchés de Kinshasa. Leurs principales cibles sont les passants en provenance du quartier Kauka, à destination du quartier 20 Mai. Et vice-versa.

DERRIERE LE PETIT SEMINAIRE ET L’ISS : " PASSAGE INTERDIT " Ces délinquants sont très actifs sur la latérale droite de l’enclos du stade Tata Raphaël qui jouxte le Petit Séminaire. Cette trajectoire reste celle de tous les dangers pour quiconque oserait l’emprunter. Le passage devant l’entrée du stade Tata Raphaël située derrière l’ISS, ne sécurise pas non plus. Car là aussi, un autre groupe de bandits y ont pris leurs quartiers ! Implacables, ces jeunes gens opèrent comme s’ils étaient dans leur " quartier de noblesse ". Tout peut donc leur arriver. Sauf une opération dissuasive de la police. Pas anecdotique.
Une après-midi de samedi. Le match opposant deux clubs de Kinshasa se disputant la qualification pour la coupe du Congo se termine. Le public vide le stade. Environ une demi heure seulement après la dite rencontre sportive, des bandits se déploient sur le tronçon qui mène vers le petit séminaire. Il est environ 17heures, heure de Kinshasa. Des voyous sortis de l’enclos du stade, dépossèdent tout passant devant eux.
Les élèves y compris. Un quadragénaire tentant de résister à ses ravisseurs, est blessé à la cuisse avec une lame de rasoir, avant de céder son téléphone portable et une somme de 10.000Fc, soit l’équivalent d’un peu plus de 10 dollars US.
En colère, un groupe de jeunes gens du quartier 20 Mai, témoins oculaires de l’attaque des shégués, se dépêche pour tenter de voler au secours de l’infortuné. En vain. Les assaillants s’enfuient. Pas pour se cacher. Ils entrent plutôt chez eux : l’enclos du stade. Les jeunes gens " secouristes ", munis de pierres, bravent le danger. Ils pourchassent les "shégués ", espérant venir à bout d’eux. Erreur ! Aussitôt qu’ils ont franchi les gradins du QG des supporters de Dragons, Ils y rencontrent une farouche résistance. " Vous avez pénétré la frontière de la mort ", lâchent les bandits à leurs traqueurs, éconduits à coup de gourdins. Laurel KANKOLE