Depuis l’harmonisation des vues au niveau de la commission paritaire, tous les regards sont désormais tournés vers la Ceni et son président. La communauté internationale comme l’opinion publique congolaise attendent de la centrale électorale la publication du calendrier électoral global.
L’Union Européenne estime que le chemin vers 2016, avec la présidentielle et les législatives au rendez-vous, est balisé Réuni à huis-clos, le conseil de sécurité de l’Onu plaide pour la publication d’un calendrier électoral global.
Au niveau de l’Opposition congolaise, le ton est plus dur Les opposants mettent carrément l’abbé de Butembo en demeure. Ils attendent de lui la publication sans délai du calendrier global et se montrent même menaçants.
Dans la fièvre des émeutes du lundi 19 au jeudi 22 janvier, les USA avaient appelé au respect sans condition de toutes les échéances électorales consacrées par la constitution. De tous côtés, on attend un signal fort de Malu-Malu.
Crise de confiance
Jusqu’à ce jour cependant, la Ceni continue à s’en tenir au calendrier partiel. Il lui est encore techniquement impossible de répondre aux exigences des uns et des autres parce que la nouvelle loi électorale n’a pas encore été promulguée. La Ceni ne peut donc se permettre aucune anticipation. Organe éminemment technique, elle se doit de respecter les procédures.
C’est ici le cas de revisiter la constitution congolaise et d’analyser l’attitude de la Ceni au regard de ses prescrits. Au regard de la constitution du pays, la publication du calendrier partiel ne pose aucun problème. Elle entre même dans le cadre des prescrits de la loi fondamentale congolaise.
Car, pour ce qui concerne la présidentielle et les législatives, la constitution fait obligation à la centrale électorale de les convoquer 90 jours avant l’expiration du mandat du président en exercice. C’est ça la constitution Rdconglaise.
Donc jusqu’au 20 septembre 2016, la Ceni n’a aucune obligation légale de courir après quoi que ce soit ou encore de prouver sa bonne foi à qui veut la mettre à l’épreuve.
Mais il faut reconnaître qu’au regard des incidents sanglants survenus autour du projet de révision de la loi électorale, les différents partenaires sur la scène politique congolaise ne se font plus confiance.
Devenue très frileuse sur la question des élections, l’Opposition congolaise soupçonne la Majorité de volonté irréversible d’obstruction. Elle refuse de ce fait d’en rester aux simples principes et veut des actes concrets confirmant la volonté de parachever le processus électoral en 2016.
De son côté, la Majorité est convaincue que l’Opposition reste mal intentionnée et rêve d’un hold up par la rue. Ce qui, tout compte fait, serait la consécration de l’anarchie. Au stade où en sont les choses, il ne faut pas multiplier les principes et rendre la situation volatile. Toutes les parties doivent mettre beaucoup d’eau dans leur vin.
LP