Alternance démocratie 2016 : Les trois exigences majeures de l’Onu

Vendredi 15 juillet 2016 - 10:01
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Les Nations unies sont nettement engagées dans la voie de l’alternance démocratique en cette année 2016. Si le dialogue reste «incontournable», selon Maman Sidikou, chef de la Monusco, la remise en cause de la Constitution n’est pas à l’ordre du jour. Son avis est que Majorité et Opposition doivent «tout faire pour préserver l’ordre constitutionnel, la démocratie et les droite de l’homme». Trois exigences majeures sur lesquelles l’Onu n’entend pas transiger concernant la survie de la RDC.

 

La création au niveau de l’Union africaine du groupe international de soutien à la facilitation du dialogue a donné plus de visibilité à cette initiative. Au groupe de soutien, on reste optimiste. En effet, selon des sources proches de ce groupe, l’entretien de Bruxelles avec le comité des sages issu du conclave de Genval a permis de dissiper un certain nombre de malentendus. De l’avis de Maman Sidikou, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, chef de la Monusco, le ciel s’éclaircit sur le chemin qui mène au dialogue. L’heure ne serait plus, a-t-il indiqué hier jeudi devant l presse, qu’aux derniers réglages.

 

Si le dialogue paraît incontournable pour éviter que la RDC ne replonge dans un cycle de violences, comme ce fut le cas après les premières élections démocratiques et transparentes de 2006, les Nations Unies se sont fixé une line rouge qu’elles ne sont prêtes à franchir. Celle-ci se décline en trois points majeurs, à Savoir la préservation « de l’ordre constitutionnel, de la démocratie et de droits de l’homme ». A cet effet, le patron de la Monusco a exhorté la Majorité et l’Opposition à respecter ce triptyque.

 

Pour les Nations unies, l’impératif de préserver ces trois exigences majeures s’avère primordial pour la stabilité de la RDC. Cela éviterait, prédit Maman Sidikou, un embrasement à grande échelle au niveau de la région des Grands Lacs.

 

LE DIALOGUE SELON LE CONSEIL DE SECURITE

Alors que le facilitateur, de ‘Union africaine, le Togolais Edem Kodjo, peine à faire avancer le train du dialogue, les Nations unies sont revenues une nouvelle fois à la charge. Pour Maman Sidikou, représentant de Ban Ki-moon en RDC, la tenue du dialogue s’impose. Il a toutefois tenu à préciser que, dans l’entendement des Nations unies, le dialogue politique tant attendu devrait inévitablement s’incruster dans les limites tracées dans la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’Onu tout en garantissant un strict respect de la Constitution.

 

Les Nations unies ne sont prêtes à se dédire. A l’instar de la communauté internationale qui s’est clairement prononcée là-dessus, le dialogue politique – s’il s’impose pour des élections démocratiques, libres et transparentes - ne peut servir de prétexte pour une violation délibérée de la Constitution du 18 février 2006.

 

Hier jeudi, Maman Sidikou l’a encore réaffirmé devant la presse. Préserver l’ordre constitutionnel, la démocratie et les droits de l’homme sont pour les Nations unies des points intangibles sur lesquels aucune concession n’est permise - même dans le cadre d’un dialogue politique national.

Edem Kodjo est donc prévenu. Les Nations unies, qui ont donné mandat à l’Union africaine de le nommer dans la facilitation du dialogue politique congolais, ont circonscrit le cadre. Et Edem Kodjo ne peut pas se dérober.

 

Les Nations unies, comme l’ensemble des forces politiques et sociales acquises au changement, n’attendent qu’une chose, à savoir un dialogue dans les limites de la .Constitution, garantissant la consolidation de la démocratie congolaise et le respect des droits de l’homme. S’en écarter, ce serait hypothéquer à l’avance un forum national que nombre d’observateurs redoutent comme une manière subtile de prolonger le bail du chef de l’Etat, Joseph Kabila, à la magistrature suprême de la RDC.

 

Par LE POTENTIEL

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