A peine mis en place, le gouvernement Matata II dit de cohésion nationale, fait ses premiers pas dans la zone de turbulence. En effet, après près d’un mois d’existence, le rôle joué par certains leaders politiques après les journées de manifestation à Kinshasa, remet en cause la cohésion de l’action gouvernementale.
Déjà entre le Sénat et l’Assemblée nationale, les fissures sont perceptibles. Il serait reproché à la Chambre haute du. Parlement d’avoir ouvert la brèche sur l’alinéa 3. Le rôle joué par le président du Sénat de surcroît, autorité morale de l’Opposition Républicaine, n’aurait pas été apprécié par certains cadres de la Majorité présidentielle qui l’assimile à la traîtrise. Nul n’est besoin de rappeler que dans ce gouvernement issu des Concertations nationales, la plate-forme Opposition Républicaine s’est taillée la part du lion créant ainsi un certain déséquilibre macro-politique au sein du gouvernement. Le parti de Modeste Bahati, l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) ne s’en est pas caché. Il a estimé dans son mécontentement que son parti était peu représenté dans cette équipe alors qu’il constitue la troisième force politique de la Majorité en terme du nombre de députés. L’AFDC aligne, de ce fait, 43 députés et 3 sénateurs.
Ce parti qui se considère comme.fidèle allié de la MP, ne comprend pas que le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale soit, érigé en vice-primature lors du dernier remaniement alors qu’il était un “ simple » ministère quand Modeste Bahati le dirigeait. Le parti de Bahati accepte à son corps défendant l’entrée au gouvernement des opposants qui ont eu à insulter le Chef de l’Etat, au détriment de certains, partis de la majorité.
Conséquences
Le jeune gouvernement Matata II s’est nettement fragilisé après les turbulences sanglantes qui ont secoués Kinshasa. Le Sénat aurait attendu de récupérer la balle au bond quand la loi électorale lui a été soumise après son adoption à l’Assemblée nationale. La gestion de la crise n’a pas été du goût des cadres de la Majorité qui estiment qu’il faille recadrer aujourd’hui les données au sein du gouvernement de cohésion nationale où les mêmes pourfendeurs qui occupent les postes- clés jouent à la fourberie. La Chambre haute aura d’une façon ou d’une autre cherché à humilier la Chambre basse du Parlement dans l’approche de l’alinéa3 de l’article 8 de la Loi électorale. Kengo, de part son statut de partenaire du gouvernement, devrait consulter Minaku et requérir l’avis du chef de l’Etat, pour dégager une position commune de la Majorité au pouvoir par rapport à ‘la crise. Ce qui n’a pas été fait. De bonnes sources, il nous revient d’apprendre que la gestion de cette crise a permis d’étaIer au grand jour les divergences entre les animateurs des deux Chambres - du Parlement.
Plutôt que de rentrer dans la logique du Sénat dans l’amendement de l’alinéa 3, le président de l’Assemblée nationale a carrément opté pour son retrait. Aussi, dans son mot de clôture de la session extraordinaire, Aubin Minaku qui n’a pas ménagé Kengo a parlé sans ambages, de légitimité directe et de légitimité actuelle pour ainsi dénoncer la longévité d’un Sénat en mal de repositionnement dans l’opinion qui a cherché à redorer son blason terni en tenant de rebondir.
Par voie de conséquence, les vice-Premier ministre, ministres et vice-ministres désigné sur la liste de l’Opposition Républicaine, risquent ainsi d’en payer le prix. C’est ainsi qu’on parle de l’imminence d’un remaniement.
LP