Le Sud-Kivu est sous la pression des réfugiés burundais depuis le 24 avril. Plusieurs localités de la plaine de la Ruzizi sont envahies. Il s’agit entre autres, des localités de Ndunda, Rusabagi, Kaberagule, Kigurwe, Sange et Kamanyola.
Le Haut commissariat aux Réfugiés (HCR) estime à plus de 4 mille le nombre de personnes qui ont traversé la frontière burundaise à ce jour. L’administrateur du territoire, adjoint parle lui de 2 mille réfugiés.
Le mouvement des populations vers la Rdc fait suite, rappelons-le, aux violences politico-ethniques qui secouent le Burundi ces derniers jours. Plusieurs analystes craignent que la situation perdure et se radicalise, ainsi que certains signaux semblent l’indiquer. Dans ce cas-là, le nombre de réfugiés risque de s’accroître considérablement au risque de constituer un terrible danger pour la stabilisation de la Rdc.
Un homme averti
Consciente de ce danger, la société civile du Sud-Kivu tire la sonnette d’alarme et appelle les Fardc à sécuriser sans délai la frontière avec le Burundi. Ce, dans le but de stopper et réduire très sensiblement le mouvement des réfugiés vers notre pays. Les analystes de la région des Grands Lacs sont aussi du même avis, surtout que le Congo-Kinshasa se trouve engagé dans un cycle électoral très délicat, sur fond de découpage provincial. Expérience passionnante, s’il en fût, mais qui exige le maximum de sérénité sur le territoire national pour sa réussite.
Chat échaudé craint l’eau froide, nous apprend l’adage. Aucun Congolais n’est prêt à oublier que la situation de déstabilisation générale qui a secoué le pays plus d’une décennie durant et qui reste principalement imputable à une situation analogue.
Lorsque le Rwanda fut déstabilisé en 1994, le Congo-Kinshasa a accueilli, sans la moindre précaution, tout le flux des réfugiés, qui s’étaient déversés sur son sol. Tout le monde connaît la suite.
A l’époque, le pays était calme et affichait une totale sérénité. Mais, la déstabilisation qui s’en est suivie nous a coûté terriblement cher jusqu’avant l’héroïque démantèlement du M23 par les Fardc.
Aujourd’hui, la fragilité du pays n’a plus besoin d’être démontrée. Entrée en pleine turbulence électorale, la Rdc n’a nullement besoin d’un élément extérieur perturbateur sur son sol.
Alors, il ne faut pas attendre de constater les dégâts pour tenter de les réparer. Ça risque d’être trop tard. C’est maintenant que nous sommes encore à moins de 10 mille réfugiés, qu’il faut agir vite.
Comme le demande l’a société civile du Sud-Kivu, les Fardc, la Police, la Dgm ainsi que tous les services spécialisés doivent se mettre en branle. En tout cas, pour rien au monde, il ne faut que la ligne rouge soit atteinte. Tout doit être entrepris pour que le nombre de réfugiés diminue sensiblement au lieu d’augmenter.
Par LP