Affaire Me Idriss’a Shabani et son ancien client : Des demandes croisées de dommages et intérêts

Mercredi 15 avril 2015 - 14:36

A l’audience du 13 avril, les avocats ont plaidé dans la cause qui oppose Me Idriss’a Shabani
à son ancien client, Ernest Ifeanyi. En effet, lors des plaidoiries au tribunal de paix de Pont Kasa-Vubu, le citant Me Idriss’a Shabani wa Shabid assisté par son conseil, a exposé ses moyens sur cette affaire, avant de solliciter au juge, la condamnation de son ancien client Ernest Ifeanyi Nwajiaku, à 100.000 dollars de 0.1, pour les préjudices lui causés par ce dernier.
Pour sa part, Ernest Ifeanyi a demandé 20.000 dollars américains de D.I. contre son ancien conseil, pour procès téméraire.

Me Idriss’a Shabani qui s’est constitué partie civile et son conseil ont étalé les faits sur trois chefs d’accusation mis à charge du prévenu dont le faux et usage de faux, soutenant que le faux en écriture repose sur le fait que le nom mentionné sur l’attestation de résidence serait différent de celui écrit sur son passeport et d’autres documents officiels. Des fois, il écrit Mwajiaku Ifeangi Ernest et par moment, il intervertit l’ordre, alors que sur son passeport, le nom est écrit autrement.
Pour l’avocat et son conseil, l’infraction d’imputations dommageables est relevée dans la citation directe de son ancien client qui l’avait assigné devant la même juridiction, où, d’ailleurs, Ernest le poursuit pour avoir dit à l’audience du 19 mai 2014 « ce sujet nigérian e l’habitude d’acheter la conscience des magistrats ». Selon son conseil, Me Shabani n’a jamais dit ces propos, alléguant que le greffier audiencier Bienvenu Zenukuli aurait falsifié le p.v. à la demande de la partie citée.

Exposant ses moyens, la défense du sujet nigérian a démontré les erreurs commises par le citant, erreurs qu’elle qualifie de « fautes professionnelles » dont il se sert aujourd’hui pour nuire à son ancien client. Elle a brandi des documents officiels contenant les mêmes erreurs que Me Shabani avait obtenus pour le compte du prévenu quand il fut son conseil et même les reçus des payements établis par le citant avec les mêmes fautes. La défense a soutenu que Ernest Ifeanyi ne maîtrise pas la langue française, ni les procédures administratives congolaises. D’où il ne pouvait que faire confiance à Me Shabani, porteur de sa procuration lui donnant mandat de poser tous actes, afin de défendre ses intérêts.

Ernest Ifeanyi a plaidé non coupable. Quant à l’attestation de résidence, il a démenti les accusations portées contre lui concernant le faux intellectuel. Car, a-t-il souligné, par rapport à la fausse mention de son nom, en 2012, Idriss’a Shabani était son avocat et était au courant de toutes les erreurs commises dans la rédaction de ses noms. Il s’est même posé la question de savoir pourquoi celui-ci n’avait pas, en ce moment-là, engagé une quelconque démarche. Ernest Ifeanyi a également fait savoir qu’étant sujet nigérian, ii ne connaissait pas la procédure à suivre pour se procurer toutes les pièces attestant sa présence légale en RDC et que c’est son avocat Idriss’a qui était chargé de mener de telles démarches. C’est ainsi que quand il constatait le changement d’orthographe de son nom, il le demandait à son avocat et celui- ci lui disait que c’était une petite erreur matérielle. En plus, il ne maîtrise pas la langue française. D’où sa surprise de se voir poursuivi à ce sujet par son conseil, alors que c’est lui qui suivait de près ce dossier.
Dans son avis, l’OMP a demandé l’acquittement du sujet nigérian.
A la fin de cette audience, le tribunal a pris la cause en délibéré et se prononcera le 24 avril 2015.

Par Dorcas NSOMUE