Affaire Ewanga : les «Pombas» envahissent la Cour Suprême

Mardi 9 septembre 2014 - 12:40

Coup de théâtre hier à la Cour Suprême de Justice dans l‟affaire opposant le Ministère Public au député national Jean-Bertrand EWANGA! L‟exception d‟inconstitutionnalité relative à l‟infraction d‟offense au chef de l‟Etat se basant sur l‟ordonnance illégale signée en 1963 par le Président Kasa-Vubu a été déclarée irrecevable par la chambre de la cour suprême de justice faisant office de la Cour Constitutionnelle. Dans son arrêt rendu 10 minutes après les avis du ministère public, la Cour Constitutionnelle a motivé sa décision par le fait que l‟exception jugée d‟ordre public sous examen devrait être soulevée depuis la toute première audience par la défense. Les juges constitutionnels ont enjoint aux avocats du prévenu de ne plus soulever d‟autres exceptions d‟inconstitutionnalité. Déçu par cet arrêt rendu rapidement par la Cour constitutionnelle, les avocats de la défense qui n‟ont pas eu droit à la parole durant l‟audience à huis clos pour contredire les avis donnés sur les bancs par l‟officier du ministère public, ont ainsi estimé que les juges de la Cour Constitutionnelle ont escamoté les débats en décrétant l‟irrecevabilité sans donner l‟assise juridique de l‟infraction relative à l‟offense au chef de l‟Etat pour laquelle est poursuivi leur client. Ainsi, pour balayer d‟un revers de la main l‟argumentaire de la haute cour, Me kabengela, l‟un des avocats du collectif de la défense du prévenu Ewanga, a fait remarquer que l‟exception d‟ordre public, conformément à l‟article 162 de la Constitution, peut être soulevée en toutes circonstances. Les «Pombas» envahissent la salle et ses alentours Bien avant le déroulement de l‟audience, les alentours et la grande salle d‟audiences de la Cour suprême avaient été pris d‟assaut comme dans un film western par les Pombas, ces jeunes gens qui opèrent avec des armes blanches et qui avaient fait la pluie et le beau temps lors de la campagne de la présidentielle et législatives de 2011. Munis de calicots et affiches leur fournis par un homme politique non identifié, ces inciviques se sont mis à proférer des menaces à l‟endroit des juges, des avocats, des journalistes avant, pendant et après l‟audience pour qu‟un arrêt soit rendu illico presto condamnant le secrétaire général de l‟UNC, le député national Bertrand Ewanga. A leurs yeux, ce procès n‟a que trop trainé en longueur et il est temps de condamner le secrétaire général de l‟UNC qui a manqué des égards au Chef de l‟Etat lors du meeting de l‟opposition tenu il y a plus de quinze jours à la place dite Sainte Thérèse de Ndjili. Il devrait déjà prendre sa chambre à la prison centrale de Makala, clamaient-ils en direction des juges. Aussi curieux que cela puisse paraitre, les forces de l‟ordre se sont montrées impuissantes face à ces hors-la-loi, malgré les plaintes des avocats de la défense qui craignaient pour leur sécurité et celle de leur client. C‟est ainsi que face à l‟atmosphère délétère créée par la présence de ces inciviques, les juges de la Cour Constitutionnelle qui sont arrivés vers 18 heures pour une audience pourtant prévue à 10 heures du matin, ont alors décrété un huit clos. Pour leur part, accourus pour soutenir leur camarade, les acteurs politiques de l‟opposition ont qualifié cette présence des « Pombas » à la Haute Cour de terrorisme d‟Etat. Pour le secrétaire General adjoint de l‟UNC, M. Claudel LUBAYA, cette présence massive des « Pombas » ne s‟explique pas du tout. Car, à la haute Cour l‟on a besoin des arguments de droit et non des biceps et des machettes pour intimider les adversaires politiques. On a noté également des accrochages entre ces « Pombas » et les militants des partis politiques de l‟opposition qui avaient fait le déplacement de la Cour Suprême pour assister à cette audience publique.

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