AFFAIRE BIAC : Les comptes de Blattner, Losembe et consorts gelés à TMB

Mercredi 8 juin 2016 - 10:08
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L’affaire BIAC continue de défrayer la chronique dans la capitale congolaise et à travers tout le pays. Après la suspension du staff dirigeant de cette banque, nous apprenons, à la suite de la plainte déposée par Déogratias Mutombo, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, l’entrée en scène du Parquet Général de la République qui vient d’ordonner des mesures conservatoires à l’endroit des personnes qui dirigeaient la Biac. Les mêmes mesures ciblent aussi une vingtaine d’entreprises implantées en RDC et ayant entretenu des relations particulières avec la BIAC.

 

Des sources proches des milieux judiciaires nous ont rapporté hier que c’est par une réquisition datée du lundi 6 juin 2016 que le Parque Général de la République est entrée en scène. Adressée au directeur général de Trust Merchant .Bank, cette réquisition enjoint ce dernier, et ce, pour des raisons d’enquête, de geler les comptes bancaires et les avoirs des anciens dirigeants de la BIAC, ainsi que ceux d’une vingtaine d’entreprises. Au nombre desquelles on cite les sociétés suivantes : Ital Motors, Getma Transport multimodal, la société de transport, routier NRJ, Busira Lomami, Cobega, Cobra, Sodexmines, la société de transport fluvial et de commerce de l’Equateur ( T.F.C.E.), Compagnie de commerce et des plantations (C.C.R), Compagnie aérienne d’aviation (C.A.A.), Compagnie financière du Congo ( C.F.C.), Safricas et Siforco.

C’est donc pour des actes de mégestion dénoncés par la BCC dans sa plainte déposée au PGR, et ayant entraîné la banqueroute de cet établissement de crédit que la justice a ouvert une grande enquête dans cette affaire.

On signale que dans le cadre des investigations lancées dans les livres de la BIAC, les administrateurs et dirigeants visés par la plainte de la Banque centrale, sont actuellement soumis à une série d’interrogatoires. On croit savoir que les enquêteurs du PGR sont intéressés également par les entreprises débitrices de la banque commerciale, réputées insolvables et qui seraient mêlées à la dilapidation de l’épargne du public collectée au sein de cet établissement bancaire. Pour une banque qui a suscité beaucoup d’espoirs au sein de la population sur l’ensemble du territoire national et qui, en l’espace d’un matin, s’est retrouvée sans liquidités, les autorités monétaires de la RDC ont été vite amenées, compte tenu des graves répercussions sur le plan économico-financière, à placer la BIAC sous gestion administrative de la BCC. La direction provisoire de la banque est appelée à relever un grand défi : redresser la BIAC endéans cent-quatre- vingt jours. Les autres défis sont : redonner confiance aux épargnants, renflouer les caisses et relancer les opérations de crédits.

Pour bien d’observateurs, le scandale de la Biac constitue pour la justice congolaise, un véritable test de crédibilité.

En effet, accusée à tort ou à raison de ne s’attaquer qu’aux plus faibles, le troisième pouvoir a une belle opportunité de prouver à l’opinion nationale qu’elle sait susciter de sérieux traumatismes pour les fossoyeurs de l’économie congolaise qui déjà dévasté plusieurs banques sans jamais être inquiétés.

 

Des milliers d’épargnants congolais abusés par cette ténébreuse affaire, attendent impatiemment d’être rétablis dans leurs droits par la justice de leur pays. Tout comme ceux de la Banque Congolaise qui n’ont jamais été revu la couleur de leur argent malgré la liquidation officielle de la banque.

Par Eric WEMBA