AETA publie le calendrier électoral amélioré

Mercredi 1 avril 2015 - 09:03

Cette plateforme de la Société civile appelle à un dialogue électoral destiné à dégager un consensus pour des élections apaisées.

Intense activité hier sur la 3ème Rue Industriel-Kinshasa/Limeté, siège de la plateforme de la Société civile dénommée " Agir pour des élections transparentes et apaisées " (AETA). Cette structure spécialisée dans les questions électorales a tenu son point de presse dont l’objet a été la présentation de son calendrier électoral global alternatif qui, selon l’AETA, apporte des améliorations à celui de la CENI, publié voici deux mois.

Ce calendrier dit amélioré, AETA a choisi à dessein de le publier le plus tard possible après ceux publiés par d’autres composantes de la nation. Il a donc le mérite d’être la synthèse de tous les calendriers publiés que la plateforme a diagnostiqués à la loupe. En conséquence le calendrier électoral global alternatif est donc délesté de contraintes de la CENI.
C’est l’inusable Jérôme Bonso, un Expert en matière électorale, secrétaire permanent d’AETA et Gérard Bisambu, secrétaire exécutif qui ont présenté le calendrier électoral global alternatif. Ce chronogramme fouillé, détaillé et minutieux n’est pas obtenu au hasard.

UN TRAVAIL DE TITAN ABATTU PAR DES EXPERTS ELECTORAUX
Mais c’est un travail de titan que les spécialistes électoraux d’AETA, enfermés du 6 au 11 mars 2015, ont réalisé. Ils déclarent avoir retourné dans tous les sens toute la problématique électorale en Rdc avec comme matrice le calendrier électoral global de la CENI.
Ces cogitations ont donné lieu à deux documents. Le premier qui concerne l’analyse technique du calendrier électoral global de la CENI. Le deuxième, découlant du premier est la proposition d’un calendrier électoral global alternatif.
Il prévoit d’abord les élections provinciales ensuite les législatives et la présidentielle dans le délai constitutionnel. La date qui est retenue pour la présidentielle et les législatives est la même que celle du calendrier de la CENI.
Quant aux élections urbaines, municipales et locales crédibles, l’AETA persiste et signe qu’elles sont insoutenables et irréalisables en 2015. Elles seraient porteuses de conflits surtout dans le contexte de la décentralisation en cours.
Ce qui pourrait conduire à une catastrophe pire que celle de 2011. Le calendrier alternatif renvoie les municipales à 2017. L’argumentaire de l’AETA est qu’à part la présidentielle, aucune élection n’est confrontée à une contrainte d’ordre constitutionnel.

UNE PLANIFICATION OPERATIONNELLE ENCOURAGEANTE
Il préconise aussi la révision du fichier électoral afin de prendre en compte les nouveaux majeurs et les Congolais de l’étranger. On retient de l’analyse du calendrier électoral global de la CENI qu’il s’agit d’une planification opérationnelle encourageante qu’AETA salue par ailleurs.
Du 26 mai 2014, date de la publication du calendrier partiel au 12 février 2015, celle du calendrier global le processus est alourdi par un retard de 9 mois, ce qui fait un total de 20 mois abusivement consommés dans les digressions électorales politiques et techniques.
L’AETA note que toutes les tentatives de planification électorale présentées par la CENI notamment sa feuille de route, le calendrier partiel et le calendrier global sont toujours hypothétiques.
La raison est bien l’éventail des préalables et contraintes auquel la CENI est toujours conditionnée.
Cette attitude est à la base du phénomène de dé-responsabilisation de la CENI qui a tendance à rendre les autres institutions comme seules responsables de la tenue ou non des élections crédibles et transparentes. Ce n’est pas tout. AETA craint toujours dans le calendrier global de la CENI un glissement de la date de fin de mandat comme prévu.
La raison c’est entre autres la combinaison opportuniste de l’organisation des élections locales et du processus de décentralisation lancé avec précipitation dans sa phase de démembrement de provinces. Pour l’AETA, la décentralisation qui exacerbe déjà des tensions dans certaines provinces à démembrer en réveillant les vieux démons sécessionnistes ne serait qu’une astuce pour aller au glissement.

LES CONTRAINTES DE LA CENI NE SONT PAS DES OBSTACLES
Bien plus l’analyse approfondie de la loi de programmation démontre clairement que les incidences techniques et juridiques des opérations d’installation de nouvelles provinces sur le calendrier global. Quelle est alors l’opinion de l’AETA sur les nombreuses contraintes relevées dans le calendrier de la CENI ?
Elles sont plus liées à des tâches opérationnelles ou aux obligations constitutionnelles qui, en aucun cas, ne devraient constituer des obstacles à la tenue des élections. Car les réponses à ces problèmes dépendent plutôt d’une simple volonté politique.
Volonté politique ? C’est ce qui conduit AETA à proposer un cadre où toutes les parties prenantes se retrouvent pour parler et dégager un consensus électoral. Cela s’appelle "dialogue " qu’AETA appelle de ses vœux comme exigence nécessaire pour sortir de l’impasse actuelle.
Lorsque la CENI avait publié son calendrier électoral global, l’Udps avait appelé au dialogue pour avoir un consensus sur centaines questions avant les élections y compris le calendrier électoral. On ne l’avait pas suivi. Aujourd’hui, ils sont nombreux dans l’Opposition politique tout comme dans la MP et la Société civile qui exigent ce dialogue de consensus. L’AETA vient de s’ajouter au nombre. Ce qui donne une touche d’incontournabilité à ce dialogue de consensus pour des élections transparentes et apaisées. KANDOLO M.

 

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