C’est depuis 2007 que la RDC et le Rwanda se sont convenu, après le flop du projet conjoint SOCIGAZ, d’entamer la première exploitation commune du gaz méthane du lac Kivu. En 2009, la Banque mondiale avait dû allouer USD 3millions au projet. Depuis plus rien. Sinon que le Rwanda a opté d’exploiter en solitaire le gaz. Alors que des voix s’élèvent contre la relance de la CEPGL , estimant que l’ex-Zaïre aura trop servi de vache laitière pour ses voisins, le Rwanda et le Burundi entraînent de nouveau la RDC dans un autre projet mitoyen sur le lac et le bassin fertile de la Ruzizi…longtemps occupé par l’armée burundaise
La RDC, le Rwanda et le Burundi ont décidé de participer à un projet sur « la gestion et la préservation des eaux dans le bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi », belle illustration de coopération régionale entre ces trois pays pour assurer la pérennité de ces ressources naturelles essentielles : l’eau, la forêt et la biodiversité. Et à terme, éviter la guerre de l’eau, indique un communiqué de presse.
Le bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi est frontalier du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Depuis 2011, ces trois Etats, conscients des menaces que subissent les eaux du bassin et son environnement (déforestation), s’efforcent de coordonner la gestion des ressources en eau de ce bassin pour assurer durablement la fourniture en eau aux différents barrages construits dans les cascades de la Ruzizi.
D’où, la création de l’Autorité du bassin du lac Kivu et de la rivière Ruzizi (ABAKIR). Sur le terrain, concrètement, il s’agit, donc notamment, de réduire la sédimentation dans le lac Kivu et la rivière Ruzizi, de sécuriser le fonctionnement des centrales hydroélectriques de Ruzizi 1, 2 et celui encore en projet de Ruzizi 3 ainsi que des projets partagés d’exploitation du gaz dans le lac Kivu, d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables dans la région et de prévenir les risques de catastrophes naturelles. En clair, l’ABAKIR se met dans la perspective d’une gestion régionale du bassin des eaux du lac Kivu et de la rivière Ruzizi. Un atelier a même été organisé à ce sujet à Goma (Nord-Kivu) en vue de définir les activités prioritaires de l’ABAKIR. Il se dit également que les autorités provinciales du Nord et Sud-Kivu ont pu s’approprier l’initiative dans le cadre de la gestion durable du lac Kivu et de la rivière Ruzizi. Curieusement, les autorités r-dcongolaises ont fait impasse sur la présence des troupes armées burundaises, durant plusieurs semaines sur le versant de la Ruzizi, côté R-dc.