A l’initiative de YONOVI et des Congolais d’Ile-de-France

Mercredi 14 octobre 2015 - 06:38

Maître Taureau reçoit le titre d’icône de Yolo

Deux structures partenaires ont octroyé au doyen Maître taureau le titre d’icônes de Yolo (voir photo ci-contre). Il s’agit de l’association Yolo notre village « YONOVI » et l’Amicale congolaise de Yolo en Ile-de-France « A.C.Y.I.F ». L’une et l’autre ont été représentées à la manifestation par leurs présidents respectifs, Sambi Dieudonné et Jean-Bruno Kinsiona. La manifestation a été honorée, vendredi dernier, par la présence du bourgmestre de Kalamu, JC Kadima kalonji. C’était en la salle « Maman Moluka Pour la Paix » à Yolo sud, sous la modération du musicien chrétien Paul Balenza. Par la même occasion, les organisateurs ont lancé une pétition visant à obtenir de l’autorité que soit débaptisée l’avenue Kapela (du nom d’Emmanuel Capelle, un administrateur colonial) pour une dénomination congolaise : Maître Taureau. Parmi les convives, le chanteur Evoloko Atshuamo Jocker a, en effet, rejoint les organisateurs en saluant du doyen un parcours de 69 ans de pratique culturelle prolixe.

Quand des Congolais retournent au pays après des décennies d’absence, pour honorer un homme

Dans son discours (dont un extrait suit), en effet, le président de l’Amicale, JB Kinsiona a expliqué les motivations des organisateurs. Pourquoi des personnes vivant au loin ont jugé opportun de revenir au lieu de leur jeunesse, afin d’honorer un homme ? La réponse à cette question se trouve dans les qualités humaines et les réalisations remarquables de François Ngombe Baseko dit Maître Taureau. Tout ce qu’il a entrepris dans sa vie a durablement impacté notre imaginaire collectif, au point de faire partie de la mémoire de chacun de nous. Comment, en effet, penser à Yolo, lieu de notre enfance, quartier de notre jeunesse, sans faire référence à Maître Taureau ? Nous sommes à jamais les témoins de ce qu’il a fait au milieu de nous dans le sponsoring sportif, la promotion des chansons et danses traditionnelles, le spectacle populaire, la création et le management des groupes de musique moderne, l’émancipation de la femme congolaise, l’instruction des tout petits, l’encadrement de jeunes.

Voici donc venu, pour Maître Taureau après la dureté de semailles, la joie de la moisson. Les ressortissants de Yolo vivant en France lui ont spécialement dédié un diplôme d’honneur, pour matérialiser à jamais la dignité d’icône de Yolo qu’ils lui ont conféré. C’est le signe visible de leur admiration. Ils se disent ainsi fiers d’être les citoyens de ce beau quartier que Yolo. Une entité que Maître Taureau a réussi à faire rayonner de manière unique dans la ville de Kinshasa, en contribuant à le rendre spécialement attrayant. Aussi proclament-ils l’étendue et le retentissement de ses réussites diverses et variées qui font qu’à 93 ans, l’icône soit considéré, dès lors, comme patrimoine historique de la culture, du spectacle, des loisirs et du sport de la commune de Kalamu.

Le titre d’icône de Yolo non inclusif

Le titre d’icône de Yolo est et restera une distinction tout à fait exceptionnelle de l’A.C.Y.I.F. Cela ne sera plus jamais   décerné à aucune autre personne après Maître Taureau. Il est considéré comme un monument vivant. Les membres de l’Amicale ont tenu à l’exprimer solennellement devant Dieu et devant les hommes. Ils prennent ainsi à témoin tout le peuple « yolois » d’hier et d’aujourd’hui.

D’aucuns se posent la question de savoir si c’est vraiment opportun d’honorer une fois de plus une personne dont on ne compte plus les décorations en tous genres. Il en est également qui se demandent comment une telle idée a pu germer dans la tête de personnes vivant à plus de 8000 km de Yolo, et dont la plupart ont quitté Kinshasa plusieurs années déjà, voire quelques décennies.

En effet, poursuit l’orateur, la proposition d’élever Maître Taureau à la dignité d’icône de Yolo a été voté le 4 juillet 2015, dans la ville du Blanc-Mesnil, en région parisienne où se trouve le siège des activités de l’A.C.Y.I.F. C’était au cours des festivités de l’an 10 de cette structure et, à cette occasion, l’ensemble des membres, les représentants des associations partenaires et des invités présents ont voté à main levée, par acclamation et débout. Ceci, en raison des mérites hors du commun du lauréat, et en reconnaissance de son inestimable contribution au rayonnement culturel à la notoriété du quartier Yolo, dans la commune de Kalamu. Dans cet ordre d’idée, le diplôme lui décerné s’inscrit dans l’optique de la reconnaissance pour son action en faveur de la création artistique, du développement des loisirs, de la production artisanale, de la promotion des activités culturelles, sportives et sociales.

(Payne)