A peine qu’il a repris le trafic fluvial au mois d’avril dernier entre Kinshasa et Kisangani, via Mbandaka, le très célèbre bateau ITB/Kokolo se trouve dans l’obligation de mouiller l’ancre au port de Kinshasa. Motif : la saison sèche qui a engendré un étiage tel que le bâtiment flottant devait rabattre ses prétentions.
Pour le commun des mortels, la situation était prévisible. D’autant plus que le cas n’est pas nouveau. Prévenir vaut mieux que guérir, dit-on. Les autorités politiques et celles gérant la navigation fluviale étaient vraisemblablement aveuglées par l’euphorie née du retour triomphal d’ITB/Kokolo sur le fleuve Congo.
Le 16 avril 2015, le bâtiment flottant requinqué lève l’ancre au port public de la SCPT à Kinshasa, sous des regards hagards et des applaudissements frénétiques du public kinois. 5 jours plus tard, il pointe son nez à Mbandaka sous les applaudissements frénétiques des Mbandakais.
Une semaine plus tard, le 29 avril, Kisangani Boyoma, point de chute, retrouve ITB/Kokolo, sous les applaudissements frénétiques du public. Au retour dans la Capitale Congolaise, il débarque 1200 tonnes de marchandises ramenées de Kisangani et Mbandaka principalement.
Les autorités précitées avaient perdu de vue qu’après la pluie, c’est le mauvais temps. Allant jusqu’à oublier que la décrue des eaux du fleuve n’allait pas marquer de causer des dégâts.
La malheureuse situation vécue présentement est aussi la conséquence irréfutable du non balisage du fleuve Congo mais aussi d’autres cours d’eau du pays. Notons que les derniers travaux de balisage sur le fleuve Congo se sont déroulés en juillet 2012. La navigation faut-il le dire, a des exigences auxquelles, il ne faut pas dérober.
Financé à hauteur d’environ 60 millions d’euros par l’Union européenne, la balise avait concerné la ligne Kinshasa – Kisangani (1.734 Km). Balisé et dragué, régulièrement le fleuve Congo peut en toute saison accueillir ITB/Kokolo.
Faut-il jeter ici l’anathème sur le pouvoir politique qui a vite fait de jouer à une sorte de propagande ? En partie, on peut répondre par l’affirmative. Au moment où l’on attendait l’ITB/Kokolo poursuivre sa lancée, voilà que c’est plutôt le chantier naval d’où il était parti, à peine, qui a rouvert ses portes à ce navire porteur d’espoir.
La blocage que traverse ITB/Kokolo est loin de constituer une expérience nouvelle. L’étiage du fleuve porte certes sur lui le fardeau de cette immobilisation du grand navire.
La situation cependant était prévisible. On ne peut se disculper à charger sans cesse le changement climatique. Sous d’autres cieux, dans les mêmes conditions climatiques, des navires continuent à naviguer.
Visiblement, les responsables susvisés n’ont pas intégré tous les paramètres. Il est donc grand temps de cesser de jouer à l’amateurisme sinon à l’incurie car, dit-on, prévoir vaut mieux que guérir.
Par G.O.