56ÈME ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE : LA FÊTE LE 30 JUIN À KINDU

Mardi 7 juin 2016 - 07:04

Faute d’infrastructures adéquates, les nouvelles provinces devront encore attendre
Le cinquante-sixième anniversaire de l’indépendance de la RD Congo sera célébré cette fois-ci dans la ville de Kindu, capitale provinciale du Maniema, dans l’Est du pays. C’est ce qu’a appris « Forum des As » hier lundi le 06 juin, d’une source qualifiée.
" Mais, en cas de force majeure, le choix pourrait être porté sur une autre ville du pays ", a ajouté la source.

Déjà, dans les couloirs du Palais du peuple où siègent les deux chambres du Parlement, sénateurs et députés nationaux se concertent depuis quelques jours, en prélude à cette historique fête de l’indépendance de la RD Congo, célébrée le 30 Juin de chaque année.
Au-delà du caractère festif de cette Journée spéciale, la célébration rotative du 30 juin dans les chefs-lieux des provinces, a le mérite de permettre aux dirigeants de tâter du doigt, les vrais problèmes liés à la vie des populations locales.
Après Matadi l’année dernière, c’est donc Kindu, ville d’origine du Premier ministre Augustin Matata Ponyo, qui sera la capitale du pays pour quelques jours. D’une superficie de 132.520 km², la ville de Kindu est une petite agglomération située dans le Sud-est de l’immense territoire national.
Selon les dernières statistiques de 2012, la population de Kindu est estimée à 135.534 habitants. Soit une densité de 1232,1 hab/km². Jadis, cette ville s’appelait Kindu Port-Empain, du nom d’un Baron belge Edouard Louis Joseph Empain.
La ville de Kindu dispose d’une gare ferroviaire et est reliée à Lubumbashi par un train. En plus de cette voie ferrée, Kindu dispose d’un port fluvial sur le fleuve Congo. Grâce à ce port, Kindu se trouve relié à Ubundu. A partir de là, les marchandises sont évacuées par un train en direction de Kisangani, chef-lieu de l’ex-Province orientale.
Sur le plan administratif, la ville de Kindu est subdivisée en trois communes. Il s’agit des communes d’Alunguli, Kasuku et Mikelenge. Située à l’Est de la ville, la commune d’Alunguli couvre une superficie de 25 km² et se trouve sur la rive droite du fleuve Congo.
Quant à la commune de Kasuku, les données en notre disposition restent muettes sur les statistiques. Seulement voilà, le nom " Kasuku " donné à cette commune désigne un lac situé au Sud-ouest de la ville de Kindu.
Par contre, la commune de Mikelenge, située au Sud-ouest de la ville, couvre une superficie de 30 km². Elle est donc, la plus grande municipalité de la capitale du Maniema. Géographiquement, la commune de Mikelenge est située sur la rive gauche du fleuve Congo.

UN DEFI AUX ORIGINAIRES DU MANIEMA
Le péché originel des dirigeants rd congolais est cette tendance à devenir tout de suite Kinois, aussitôt qu’ils arrivent aux affaires. Ce, à quelque degré de responsabilité que ce soit. Souvent, ils coupent le cordon ombilical avec les populations locales que les mêmes dirigeants ne revisitent que pour des raisons électorales.
Nombreux sont donc, ces acteurs politiques et économiques qui n’ont rien fait pour leurs populations. D’autres vont jusqu’à manquer une petite case dans leurs villes d’origine. " Ce sont les évolués et ne peuvent donc plus revivre dans les mêmes conditions que celles dans lesquelles ils ont grandi ", se disent-ils. Complexe haïssable.
De l’avis de nombreux observateurs, le "délaissement", le désintéressement manifeste de l’élite locale de leurs villes d’origine, explique le fait que la plupart des agglomérations de l’arrière-pays n’ont rien de ville moderne. Pas d’infrastructures dignes d’une ville. Bien au contraire !
On se croirait dans un gros village. Il suffit de sillonner le pays profond, pour s’en rendre compte. Et, comme toujours, lorsque ces politiciens sont interrogés sur cet état des lieux, à tout le moins désolant, ils prennent la voie du raccourci. Tous culpabilisent à tort ou raison, feu le Maréchal Mobutu.
Tout le problème est de penser que la construction de nos villes est une prérogative exclusive du Gouvernement. Hélas ! Qu’à cela ne tienne, la situation tend à s’améliorer dans certaines villes des provinces.
Avec l’apport des investisseurs privés, ces anciennes agglomérations commencent à resplendir. Le cas de la ville volcanique de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’Est du pays. En tout cas, quiconque arrive pour la première fois à Goma, ne peut pas se préoccuper de son logement.
La raison est simple. Le chef-lieu du Nord-Kivu offre des infrastructures hôtelières qui n’ont rien à envier à celles de Kinshasa. Ce qui ne semble pas être le cas dans d’autres villes du pays.
Prenons la ville de Kikwit, située à quelque 500 Km de Kinshasa. Deuxième agglomération de l’ex-province du Bandundu, Kikwit devient la principale ville de la province du Kwilu. Cependant, Kikwit n’a presque rien d’une ville.
Que la fête d’indépendance soit célébrée de manière rotative dans l’arrière-pays, la stratégie parait avoir été bien réfléchie. Elle offre aux ressortissants l’occasion de se remettre en cause par rapport à leurs milieux d’origine. Laurel KANKOLE