Accord de Washington : « Félix Tshisekedi inscrit son nom dans les pages les plus importantes du patrimoine diplomatique congolais »(Serge Etinkum)

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Accord de paix et d’intégration économique entre Kinshasa et Kigali

« Bâtir la paix par l’intégration économique : l’heure d’un Congo plus fort »

Les combats qui persistent encore sur le terrain, malgré la signature de l’accord de paix entre Kinshasa et Kigali, ne doivent pas être interprétés comme le signe précoce d’un échec. Ils ne sont pas les complications d’un accouchement raté, mais bien les douleurs de l’enfantement, ces secousses finales qui précèdent l’ouverture d’une nouvelle ère. Car cet accord, inédit dans son essence et révolutionnaire dans son architecture, se distingue par une particularité majeure : il est placé sous l’autorité morale, stratégique et diplomatique des États-Unis d’Amérique, la première puissance mondiale. Aucun accord antérieur n’avait jamais bénéficié d’un tel parrainage, d’un tel engagement, ni d’une telle garantie internationale.

Un retour historique : plus de trente ans d’accords fragiles

Depuis 1990, la région des Grands Lacs a connu une succession d’accords censés ramener la paix :
    •    les engagements de la période post-génocide rwandaise,
    •    les arrangements sécuritaires du milieu des années 1990,
    •    l’Accord de Lusaka,
    •    Pretoria, Sun City,
    •    les mécanismes de Nairobi, Addis-Abeba, Luanda…

Tous avaient un objectif clair : restaurer la paix.
Mais presque tous ont échoué, souvent pour les mêmes raisons :
    •    absence de garant international de poids,
    •    manque de mécanismes de suivi crédibles,
    •    méfiances mutuelles,
    •    rapports de force régionaux fluctuants.

L’histoire nous enseigne que sans une autorité morale globalement respectée, capable d’assurer la discipline diplomatique et la continuité des engagements, ces accords demeuraient des textes sans bras ni jambes.

Un accord différent, une chance réelle de succès

L’accord actuel marque une rupture. Pour la première fois, *les États-Unis d’Amérique* s’investissent non seulement comme témoins, mais comme garants, médiateurs, facilitateurs et observateurs permanents de son exécution.

Cette implication change tout :
    •    elle crédibilise les engagements ;
    •    elle rend le non-respect plus coûteux ;
    •    elle place la région sous un regard international attentif ;
    •    elle renforce la position diplomatique de la RDC.

Ainsi, malgré les combats résiduels, cet accord possède les conditions nécessaires pour réussir là où tant d’autres ont échoué. Ce sont les secousses d’un processus de paix en train de naître, non les signes d’une rechute.

L’intégration économique : un moteur de paix, de stabilité et de prospérité, une leçon venue d’Europe

L’accord introduit une dimension que beaucoup sous-estiment, parfois par méfiance, parfois par manque d’information :

 L'intégration économique régionale.

Pourtant, loin d’être une menace contre la souveraineté congolaise, ce modèle est, dans l’histoire moderne, l’un des plus puissants outils de paix et de développement.

Il s’appuie sur une expérience qui a transformé un continent ravagé : l’Europe de l’après-Seconde Guerre mondiale.


À cette époque, l’Allemagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg puis l’Italie — nations qui s’étaient affrontées au cours de deux guerres mondiales vivaient dans un climat de méfiance extrême. Et pourtant, elles ont fait un choix audacieux : mettre en commun leurs secteurs stratégiques,notamment le charbon et l’acier, les ressources vitales pour toute industrie de défense.
 

Cet acte fondateur, connu sous le nom de Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), a scellé la paix franco-allemande et posé les bases de l’Union européenne.

Contrairement à certaines inquiétudes exprimées aujourd’hui au Congo, cette intégration n’a pas affaibli les États européens. Elle ne les a pas « vendus ».
Au contraire :
    •    l’Allemagne est devenue la première puissance économique d’Europe ;
    •    la France a consolidé son influence diplomatique mondiale ;
    •    les Pays-Bas et la Belgique ont prospéré grâce aux échanges ;
    •    le Luxembourg, petit pays, s’est hissé parmi les États les plus stables et les plus riches du continent.

Et surtout, cette solidarité a permis d’aider les nations moins industrialisées : l’Irlande, le Portugal, l’Espagne, la Grèce.
L’Irlande, jadis l’un des pays les plus pauvres d’Europe, est devenue un hub technologique mondial.


L’Espagne et le Portugal, sortis respectivement d’une dictature et d’une transition difficile, ont pu moderniser leurs infrastructures, créer des millions d’emplois et réduire les inégalités.

Aucun pays n’a été vendu. Tous ont été renforcés.

Pourquoi ce modèle peut profiter concrètement aux Congolais?

Dans la région des Grands Lacs, ce principe peut produire des résultats similaires à condition que le Congo en soit le moteur, non la victime.

Voici comment cela peut bénéficier directement aux Congolais :

1. Plus d’emplois pour les jeunes

Une économie régionale intégrée attire davantage d’investisseurs, multiplie les industries et crée des milliers d’emplois.
Si l’Europe a pu absorber le chômage de ses jeunes grâce à cette intégration, le Congo peut bénéficier des mêmes dynamiques.

2. Des infrastructures modernes et financées

Routes transfrontalières, corridors économiques, barrages, zones industrielles…
Dans une région intégrée, les projets deviennent moins coûteux pour chaque pays et plus attractifs pour les partenaires internationaux.

3. La souveraineté renforcée, non affaiblie

Un pays isolé est vulnérable.
Un pays économiquement indispensable à ses voisins devient stratégiquement intouchable. C’est ce qui est arrivé au Luxembourg ou aux Pays-Bas : petits en taille, mais centraux dans l’économie européenne.

4. Réduction des tensions et de l’ingérence

Lorsque les économies se complètent plutôt que se concurrencent, les conflits perdent leur intérêt. C’est la raison pour laquelle aucune guerre n’a éclaté entre les membres de l’Union européenne depuis plus de 70 ans.

5. Une meilleure valorisation des ressources congolaises

Avec une économie plus stable et intégrée, le Congo peut :
    •    négocier des prix plus élevés,
    •    transformer ses minerais localement,
    •    exporter davantage,
    •    et garantir que la richesse revienne aux Congolais, pas aux groupes armés.

Nous affirmons que l’intégration n’est pas une perte. C’est un levier de puissance, un multiplicateur d’opportunités, un moyen d’être plus fort à plusieurs que seul contre tous.

Voilà pourquoi, dans la région des Grands Lacs, nous gagnerons :
👉 plus nous partagerons, moins nous nous affronterons.
👉 plus nous coopérerons, moins nous nous craindrons.
👉 plus nous nous compléterons économiquement, plus nous protégerons notre souveraineté.

Hommage au leadership du Président Félix Tshisekedi

Il serait inconcevable d’aborder cet accord sans féliciter avec force le Président *Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo* pour cette victoire diplomatique historique.

Par une détermination remarquable et une vision stratégique claire, le Chef de l’État a réussi ce que beaucoup pensaient impossible : obtenir l’engagement direct, assumé et structurant de la première puissance mondiale dans la résolution d’un conflit vieux de plus de trente ans.

Son leadership a su bousculer les inerties, briser les vieux schémas régionaux et imposer une nouvelle dynamique où le Congo n’est plus spectateur, mais acteur central de son destin.


En réunissant autour d’une même feuille de route des acteurs souvent irréconciliables et en garantissant un suivi international solide, Félix Tshisekedi vient d’inscrire son nom dans les pages les plus importantes du patrimoine diplomatique congolais.

Cette avancée majeure n’est pas seulement un succès personnel :c’est une victoire nationale, une percée historique qui ouvre la voie à la fin d’une guerre qui a meurtri notre pays pendant plus de trois décennies.

Appel à l’appropriation nationale : cet accord appartient au peuple

La paix ne se limite pas à un document signé.Elle doit être portée, protégée, comprise et revendiquée par la population.

C’est pourquoi j’en appelle à toutes les Congolaises et à tous les Congolais :
approprions-nous cet accord ; soutenons-le ;veillons collectivement à son succès.

Car sa priorité est limpide :
👉 restaurer la paix,
👉 renforcer la sécurité nationale,
👉 consolider la souveraineté de la République démocratique du Congo.

Lancement d’une campagne nationale de sensibilisation

En tant qu’acteur politique congolais et ancien candidat gouverneur de Kinshasa, j’annonce le lancement d’une grande campagne nationale de sensibilisation à l’appropriation populaire de cet accord.

Elle se déploiera à travers des activités citoyennes, éducatives et participatives :
📍 à Kinshasa,
📍 dans toutes les provinces,
📍 et auprès de la diaspora congolaise.

Notre objectif est clair :
expliquer, rassurer, mobiliser et unir.

Car un accord compris est un accord protégé.Un accord porté par la population est un accord invincible.

Et parce que la paix exige l’unité, le courage et la volonté de marcher ensemble, nous lançons aujourd’hui un appel solennel à toutes les Congolaises et à tous les Congolais , de Kinshasa à Goma, de Lubumbashi jusqu’à notre vaste diaspora afin qu’ils se rassemblent autour d’un même horizon, celui de la réconciliation et de l’espérance retrouvée :  Nous lançons le hashtag
#UnisPourLaPaix.

Tribune de Serge Etinkum Anza