Haut-Katanga : l’IRDH demande au gouverneur d’assurer la réparation des victimes de la pollution causée par l'entreprise CDM

Image
Image

L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) appelle le gouverneur du Haut-Katanga à garantir des réparations justes et proportionnées aux communautés locales touchées par la pollution provoquée par les rejets d'eau de l’entreprise chinoise Congo Dongfang Mining (CDM). Dans un communiqué publié ce mercredi 12 novembre 2025 et parvenue à 7SUR7.CD, cette structure de la société civile dénonce « l’insuffisance des actions entreprises par la société minière après la sanction infligée par le ministre national des Mines ».

« Nous demandons au gouverneur, parce que c’est dans son entité, de garantir les réparations pour les communautés impactées par la pollution de CDM. Le gouverneur, c’est le chef de la province, il représente le chef de l’État », a expliqué Maître Hubert Tshiswaka, coordonnateur de l’IRDH.

L’organisation affirme que les communautés des quartiers Kasapa, Kamatete, Kamisepe et les rivières environnantes ont subi de graves dommages environnementaux. IRDH estime que la réaction de CDM, consistant à distribuer de simples bouteilles d’eau et quelques cache-nez, ne saurait être considérée comme une mesure de réparation.

« Le premier jour, l’entreprise a distribué un paquet de dix cache-nez et douze bouteilles d’eau à 72 familles. Le deuxième jour, à 170 familles, et le troisième jour à 150. Ces familles ont été triées au hasard. Ils ne sont même pas entrés à Kamatete », a dénoncé Maître Tshiswaka, soulignant que la majorité des habitants, notamment ceux du marché Moïse, n’ont pas été concernés par cette opération.

Pour l’IRDH, la distribution partielle effectuée par CDM est « une goutte d’eau dans l’océan ». Toutefois, le coordonnateur reconnaît que cette démarche pourrait constituer un début de discussion sur les réparations à accorder.

« Nous considérons que c’est une action positive, parce que c’est un début de dialogue. Mais nous allons exiger de participer aux négociations pour que la cause des communautés soit entendue », a-t-il ajouté.

L’Institut rappelle que l’article 405 du règlement minier congolais impose aux entreprises d’entrer en négociation directe avec les communautés locales, sous la supervision du gouvernement, pour déterminer les formes de réparations adaptées aux préjudices subis.

« De la même façon qu’il a négocié les cahiers des charges et la redevance minière, CDM doit s’engager dans un processus tripartite : gouvernement, entreprise et communautés locales, pour créer un fonds de réparation en faveur des victimes de la pollution du 3 novembre 2025 », a conclu Maître Tshiswaka.

Cette affaire relance le débat sur la responsabilité environnementale des entreprises minières opérant dans le Haut-Katanga, où les populations continuent de subir les effets d’une exploitation industrielle souvent déconnectée des droits humains et de la justice sociale.

Patient Lukusa, à Lubumbashi

 

1xBet 26 Septembre 2025