Affaire Honorine Porsche : 8 militaires jugés en flagrance notamment pour viol

Mercredi 22 octobre 2025 - 08:55
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La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a tenu, ce mardi 21 octobre 2025, la deuxième audience du procès opposant le ministère public à huit militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces derniers sont accusés de viol, d’atteinte à la pudeur, de violation de consigne, d’abstention coupable et d’outrage aux bonnes mœurs sur la personne d’Honorine Porsche, une Allemande d’origine congolaise, arrêtée à la suite du braquage spectaculaire survenu à la Place Victoire, dans la commune de Kalamu, à Kinshasa.

Le 16 octobre dernier, la capitale congolaise a été secouée par un braquage en plein jour visant une agence de la Rawbank, située à la place Victoire, au centre de Kinshasa 

Des coups de feu ont retenti, semant la panique parmi les passants et commerçants de la Place Victoire. Alertées, les forces de sécurité ont rapidement convergé vers les lieux. 

En quelques minutes, la place s’est transformée en un vaste théâtre d’opérations : gyrophares,courses-poursuites et tirs de sommation ont attiré une foule compacte de curieux et badauds kinois, massés autour du périmètre de sécurité établi par l’armée.

Une arrestation violente filmée et largement diffusée

C’est dans ce climat électrique qu’Honorine Porsche a été arrêtée par des militaires des FARDC. Son interpellation, particulièrement brutale, a été filmée par plusieurs témoins ainsi que par certains soldats eux-mêmes.

Sur les images devenues virales, on voit la jeune femme presque nue, en état de choc, suppliant qu’on lui laisse un morceau de tissu pour se couvrir. Interrogée peu après son arrestation, elle a déclaré que les militaires lui avaient déchiré ses vêtements avant de lui infliger des attouchements sexuels et des coups, en présence de la foule.

Ces vidéos, relayées massivement sur les réseaux sociaux, ont suscité une vague d’indignation à Kinshasa et au-delà. De nombreuses organisations de défense des droits de la femme ont dénoncé un « traitement inhumain et dégradant » infligé à une personne encore présumée innocente, même en cas d’accusations graves 

La justice militaire réagit sous pression de l’opinion

Face à la pression populaire et à la gravité des faits, la justice militaire s’est saisie du dossier. Le procès en flagrance s’est ouvert dès le lundi 20 octobre à la Cour militaire de Kinshasa/Gombe.

Au total, huit militaires ont été mis en cause, dont le colonel Désiré Mumesa, accusé d’avoir diffusé la vidéo compromettante d’Honorine Porsche depuis le camp Kokolo.

À la barre, le colonel a nié avoir publié la vidéo sur les réseaux sociaux, soutenant l’avoir simplement « transmise à sa hiérarchie pour information ». Les autres militaires, quant à eux, ont reconnu avoir filmé la scène, mais ont nié tout acte de viol ou d’attouchement

 

Une affaire qui secoue l’armée et la société

Le procès se poursuit ce mercredi 22 octobre, en chambre foraine à la 14ᵉ région militaire. Il est suivi de près par la population kinoise, les médias et les ONG de défense des droits humains.

Pour beaucoup, cette affaire symbolise à la fois la dérive de certains éléments de l’armée et la soif de justice d’une opinion publique congolaise de plus en plus sensible aux abus des forces de l’ordre.

En attendant le verdict, les regards restent tournés vers la Cour militaire qui devra trancher entre la nécessaire répression du crime organisé et la protection des droits fondamentaux, même pour les présumés coupables.

ODN

 

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