La Belgique veut inscrire le conflit en RDC à l'agenda de l'Union Européenne

Mercredi 20 août 2025 - 12:09
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Lors d'une rencontre en tête-à-tête le mardi 19 août à la Cité de l'Union Africaine à Kinshasa, le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, Maxime Prévôt, a annoncé au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, que son pays souhaitait remettre le conflit militaire en République démocratique du Congo (RDC) à l'agenda de l'Union Européenne (UE).

Selon un communiqué de la présidence de la République, ces échanges qui ont duré près de deux heures ont été l'occasion pour Maxime Prévôt de réaffirmer l'engagement ferme de la Belgique et de l'UE en faveur des efforts de paix menés par la RDC.

« La Belgique reste extrêmement préoccupée par les atrocités qui se déroulent dans l'Est du Congo. Nous avons salué, comme il se doit, les efforts de Washington et de Doha pour esquisser les contours d'une paix potentielle dont la population a urgemment besoin. La Belgique souhaite remettre la question de la situation humanitaire dramatique dans l’Est du Congo à l'ordre du jour des prochains Conseils européens des Affaires étrangères, afin que cette situation ne soit pas passée sous silence sous prétexte que l'initiative a été prise par les États-Unis et le Qatar », a-t-il déclaré.

 

Le diplomate belge a souligné que malgré les initiatives diplomatiques en cours, un important décalage persiste entre les intentions sur papier et la réalité sur le terrain, où les violences continuent et où le M23/AFC a instauré une administration parallèle dans les zones qu'il occupe.

« Le mois qui s'est écoulé depuis la signature est probablement l'un des plus meurtriers. Il y a toujours trop de violences, trop de viols, trop de tueries. Les problèmes humanitaires restent criants. Il y a de quoi avoir d'énormes préoccupations par rapport à la situation dans l’Est du Congo, où l'on voit d'ailleurs le M23 s'installer, organiser sa propre administration, son propre appareil de justice, remplacer les chefs coutumiers et se comporter comme si le territoire était devenu leur État. Ce n'est pas acceptable ! » a regretté Maxime Prévôt.

Dans le cadre des pistes de solution, il a fait valoir au chef de l'État congolais la nécessité pour la communauté internationale, à l'instar du Royaume de Belgique, de rester mobilisée sur la guerre qui déchire les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

« La Belgique a toujours été une grande défenseure des principes du droit international, y compris, évidemment, de l'intégrité des territoires et de la souveraineté des États, ce qui n'est actuellement ni garanti ni respecté dans la partie orientale de la RDC », a rappelé Maxime Prévôt.

Concernant le dialogue national interne, le ministre a estimé qu'au-delà du rôle des acteurs régionaux et internationaux, il était essentiel d'envoyer des signaux internes forts en faveur de la paix et de la stabilité.

Il a encouragé les deux parties au conflit, Kinshasa et Kigali, à œuvrer pour un retour à une paix durable à travers les processus de Washington et de Doha.

« Ce sont des initiatives louables que nous soutenons, car nous voulons croire en la bonne foi de l'ensemble des parties, qu'il s'agisse de la RDC et du Rwanda, pour œuvrer à une paix indispensable, rapide et durable dans l’Est du Congo. Les Européens doivent rester vigilants sur cette situation », a fait remarquer Maxime Prévôt.

Accompagné de l'ambassadrice du Royaume de Belgique à Kinshasa, de l'envoyé spécial belge pour les Grands Lacs, Marc Pecsteen, et de son conseiller pour l’Afrique, Thomas Stevens, le ministre des Affaires étrangères belge est en tournée politique et humanitaire dans quatre pays d'Afrique centrale et orientale.

Après Brazzaville, Kinshasa et Lubumbashi, Maxime Prévôt poursuivra sa tournée au Kenya où il évoquera la crise humanitaire en Éthiopie, a signalé la cellule de communication de la présidence congolaise.

Murphy Fika

 

AfroPari Août 2025