
Le ministre de l’Agriculture et sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb, a procédé, ce lundi 21 juillet 2025, à Kinshasa, au lancement officiel des « Journées Agropoles », dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative Présidentielle d’Aménagement des Pôles Agro-pastoraux pour la Révolution Agricole en RDC (IPAPAR-RDC), visant à transformer durablement le secteur agricole congolais et à garantir la sécurité alimentaire.
Cette initiative lancée en présence des représentants de la Présidence et de la Primature, de plusieurs membres du gouvernement, de la société civile, du secteur privé, ainsi que des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque Africaine de Développement et le Fonds Social de la République constitue l’un des piliers majeurs de la politique agricole du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, pour la période 2024-2028.
Dans son allocution, le ministre a rappelé l’urgence de sortir le pays de la dépendance alimentaire, soulignant que près de 40 millions de Congolais vivent encore en insécurité alimentaire, malgré un potentiel de 80 millions d’hectares de terres arables.
« Il est incompréhensible que nous importions massivement des produits que nous pouvons produire localement. Il est temps d’exploiter intelligemment nos terres, de transformer nos produits sur place, et d’en faire des leviers de création d’emplois et de richesse pour nos populations », a-t-il déclaré.
Déclinant les objectifs opérationnels du programme, le ministre a souligné que cette initiative vise à contribuer à l’amélioration des conditions socioéconomiques de la population.
« Cette initiative présidentielle sur les Agropoles vise à contribuer à l’amélioration durable des conditions socioéconomiques des populations congolaises. Spécifiquement, elle permettra : primo, d’augmenter, par la mécanisation agricole, la production vivrière sur le territoire national en vue d’impacter positivement l’offre et les prix des produits de base sur le marché ; secundo, de renforcer les capacités organisationnelles, techniques et managériales des producteurs agricoles (ménage, coopératives, PME, PMI) à travers tous les sites agropastoraux du pays ; tertio, d’implanter toutes les infrastructures nécessaires à l’amélioration des conditions de travail des producteurs et d’accès aux marchés, notamment les silos, les entrepôts, les routes, les dépôts, l'énergie et les télécommunications », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « ces journées sont organisées en faveur des acteurs politico-administratifs, des opérateurs économiques, des universités, des associations de producteurs agricoles, des acteurs de la société civile et du secteur privé, ainsi que des partenaires au développement. Elles visent à fournir, partant des connaissances et expériences en notre possession, un éclairage et des éclaircissements sur les questions et préoccupations des acteurs congolais en rapport avec les meilleures conditions de mise en œuvre des agropoles. »

Par ailleurs, le ministre a renseigné que cette initiative repose sur 3 axes fondamentaux, notamment :
- Accroître la production vivrière nationale grâce à la mécanisation agricole, afin d’améliorer l’offre et stabiliser les prix des denrées ;
- Renforcer les capacités organisationnelles et techniques des producteurs, des ménages aux PME et coopératives ;
- Développer des infrastructures adaptées (silos, entrepôts, routes, énergie, télécoms) pour sécuriser les chaînes de valeur agricoles.
Appelant tous les participants à un engagement collectif, le ministre de l’Agriculture et sécurité alimentaire a souligné que l’expertise internationale sera mobilisée pour organiser des visites guidées en Italie ou ailleurs, afin d’examiner des exemples concrets d’échec ou de réussite dans le domaine, et permettre aux autorités congolaises, aux opérateurs économiques, aux chercheurs et aux partenaires techniques d’identifier les meilleures conditions pour réussir la mise en œuvre des agropoles.
Il convient de rappeler que la RDC dispose de plus de 80 millions d’hectares de terres arables, mais moins de 10 % sont actuellement exploités, les rendements agricoles y figurent parmi les plus faibles au monde. Chaque année, le pays importe pour près de 3 milliards de dollars américains de denrées alimentaires, une situation qui alimente l’insécurité alimentaire, l’inflation, le chômage et la pauvreté généralisée. Pourtant, l’agriculture pourrait employer jusqu’à environ 70 % de la population congolaise.
Grâce Kenye