RDC : L’économiste Cédric Mudiantu alerte sur une dégradation des finances publiques

Vendredi 20 juin 2025 - 11:32
Image
Image

Dans une déclaration parvenue ce vendredi 20 juin 2025 à la rédaction de 7SUR7.CD, l’économiste congolais Cédric Mudiantu a exprimé de vives inquiétudes quant à la trajectoire actuelle des finances publiques en République Démocratique du Congo (RDC), estimant que le pays s’éloigne dangereusement des acquis accumulés sous Nicolas Kazadi.

Saluant les efforts fournis par l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, Cédric Mudiantu note que ce dernier avait, en seulement 3 ans, rétabli la crédibilité de la RDC auprès des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), tout en instaurant une rigueur budgétaire dans la gestion de la chose publique.

Pour Cédric Mudiantu, le redressement du secteur des finances publiques entre 2021 et 2024 est lié à l’action de Nicolas, salué pour sa rigueur et son engagement à sortir le pays d’un chaos systématique, à travers des réformes profondes et une discipline budgétaire.

« Où étaient-ils quand les caisses de l’État étaient vides ? Nicolas Kazadi a ramené des milliards », reprend ladite déclaration.

Il attribue à l’ancien ministre des Finances l’accroissement du budget national passé de 4 à 16 milliards de dollars en 3 ans, ainsi que le renforcement des réserves de change, passées de 800 millions à plus de 4 milliards.

« Sous Kazadi, l’État a commencé à payer ses dettes, financé l’éducation, les vaccins, les accouchements, les retraites, le PDLL LE -145T, les routes… Qui faisait cela avant ? S’attaquer à Kazadi, c’est s’attaquer aux réformes. Veulent-ils revenir à l’opacité ? La preuve en est que son successeur a totalement abandonné l’application de la loi sur la déclaration fiscale du patrimoine et des revenus pour les personnes physiques », s’interroge-t-il.

Et d’ajouter : « On peut contester des choix, on ne peut pas contester des chiffres. »

Selon lui, les résultats sont visibles, notamment la retraite moyenne d’un fonctionnaire est passée de moins de 10 dollars par mois à plus de 200 dollars. Par contre, il aborde un déficit du Trésor incontrôlé, la gratuité de l’enseignement de base sérieusement compromise, la suspension des accouchements gratuits, le recul de la vaccination, l’arrêt de nombreux chantiers, voire la cessation de la paie.

« Nous risquons bientôt la cessation de paiement. Le ministre actuel le sait très bien et les techniciens savent le voir», alerte-t-il.

Par ailleurs, Cédric Mudiantu souligne les infrastructures initiées sous Kazadi comme la première autoroute nationale entre Mbuji-Mayi et Bukavu, déjà en travaux depuis l’année passée.

« Ceux qui l’attaquent ne proposent rien, ils veulent simplement revenir à la gestion d’hier. Sous Kazadi, on a financé les routes qui vont permettre de relier Moanda à Bukavu. La première autoroute nationale qui va de Mbuji-Mayi à Bukavu (les travaux ont déjà démarré depuis l’année passée). C’est une première historique », a-t-il indiqué.

Pour l’économiste, les critiques qui visent l’ancien ministre sont davantage motivées par des considérations politiciennes que par une analyse rationnelle des faits.

À l’approche des trois dernières années du mandat du Président Félix-Antoine Tshisekedi, Cédric Mudiantu estime que le pays ne peut se permettre de changer de cap au détriment de la stabilité acquise.

«  L’enjeu de l’avenir étant défiant à ces 3 dernières années du mandat du président de la République Félix Antoine Tshisekedi, on ne peut se permettre l’essai technique en pleine autoroute, alors qu’il y a un, qui a fait ses preuves », a-t-il declaré.

Sur le plan macroéconomique, il rappelle que l’inflation avait été globalement maîtrisée malgré le contexte mondial difficile : 15,8 % en 2020, 5,3 % en 2021, 13,1 % en 2022, 23,8 % en 2023, et 11,7 % en 2024, traduisant une résilience économique portée par une gouvernance budgétaire disciplinée.

Dans un contexte de tensions budgétaires croissantes, l’économiste Cédric Mudiantu lancé un appel urgent à une vision cohérente de la gestion des finances publiques afin de relever les défis sociaux et économiques qui s’intensifient, alors qu’il ne reste que 3 ans du mandat du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi.

Grâce Kenye